Félix-Gabriel Marchand
11e premier ministre du Québec
24 mai 1897 au 25 septembre 1900
Libéral
Le fils
Félix-Gabriel Marchand est né le 9 janvier 1832, au domaine de Beauchamp, à Saint-Jean-sur-Richelieu (alors nommée Dorchester). Il est le fils de Mary MacNider, une femme de confession presbytérienne et d’ascendance écossaise, et de Gabriel Marchand, propriétaire terrien, négociant et officier supérieur dans la milice. Félix-Gabriel est le sixième et dernier enfant du couple. Le nouveau-né est baptisé deux jours plus tard par le prêtre J. E. Morisset dans la première église Saint-Jean-l’Évangéliste.
Jean-Jacques Lefebvre souligne que Félix-Gabriel est issu d’une famille notable du Québec. Il est « [l’] arrière-petit-fils d’un milicien, officier artilleur “tué par un boulet de canon” pendant le siège de Québec à l’été 1759, petit-fils d’un navigateur au long cours qui semble avoir péri en mer vers 1795, fils d’un négociant et officier supérieur de la milice qui, avec ses frères, a laissé son nom à la fondation de la première paroisse d’une ville du Richelieu, Saint-Jean, devenue, un siècle plus tard, centre industriel et militaire ».
Sur le père de Félix-Gabriel, Lionel Fortin raconte qu’après « des études au Séminaire de Québec, [Gabriel Marchand] devenait commis dans l’important établissement de l’Écossais John MacNider, situé rue de la Fabrique à Québec. Quelques années plus tard, il était promu gérant de cette maison de commerce. C’est à ce titre qu’il vint ouvrir à Saint-Jean, en 1802, un bureau et des entrepôts pour recevoir le bois qu’on allait alors chercher sur les bords du Lac Champlain. De Saint-Jean, port de transit, tout le bois était ensuite acheminé jusqu’à Québec, au siège social de la “MacNider firm”. À l’époque où Gabriel Marchand s’installait à Saint-Jean, la ville était surtout habitée par des loyalistes américains. Ce détail expliquera peut-être son [premier] mariage à Saint-Jean, le 1er janvier 1807, avec Amanda Bingham, fille d’Abner Bingham et d’Abigail Lane, originaires de Hero Island, près du lac Champlain, aux États-Unis. De cette union, qui sera de courte durée, naît une fille, Françoise, le 24 septembre 1807. L’enfant meurt âgée d’un mois le 30 octobre 1807. Un an et demi plus tard, Amanda elle-même décède le 5 mai 1809, âgée de 25 ans. Elle est inhumée, le 8 mai 1809, dans le cimetière protestant de Saint-Jean qui sera plus tard celui de l’église Saint James. Le veuvage de Gabriel Marchand dure un an. Le 6 octobre 1810, à l’église anglicane de Québec, il épouse, en secondes noces, Mary MacNider, fille de son patron, John MacNider et de sa première épouse Mary Hanna. »
Alex Tremblay Lamarche précise que Félix-Gabriel « est élevé dans la religion de son père, mais dans la langue de sa mère. Ses parents comprennent toutefois que la région, marquée par une forte présence anglo-protestante au début du XIXe siècle, est en train de se franciser et qu’il est important que leur progéniture s’exprime dans la langue de Molière. »
Issu d’une famille bien nantie, Félix-Gabriel a le privilège de recevoir un enseignement privé à l’école anglo-protestante St. John’s Classical School. En 1843, il poursuit ses études au Collège de Chambly où il apprend finalement le français. Malgré quelques difficultés au début, Félix-Gabriel maîtrise de mieux en mieux le français, assez qu’il le placera au cœur de sa vie professionnelle en devenant auteur et journaliste à l’âge adulte. En 1845, il fait son entrée au séminaire de Saint-Hyacinthe.
Selon Alex Tremblay Lamarche, « Félix-Gabriel ne termine toutefois vraisemblablement pas ses études au séminaire de Saint-Hyacinthe. Après y avoir fait sa syntaxe, sa méthode, sa versification et ses belles lettres, il y commence sa rhétorique à l’automne 1849, mais quitte les lieux en décembre ou en janvier pour entamer sa cléricature. Il n’y reste cependant pas bien longtemps puisqu’il part à la découverte de l’Europe. »
Le 10 mai 1853, suite au décès de son père en 1852, Félix-Gabriel hérite de la terre paternelle au domaine de Beauchamp. Lionel Fortin ajoute que « peu après, Félix-Gabriel Marchand transforma le vieux domaine paternel de Beauchamp en ferme modèle et expérimentale. Il acheta, dans ce but, les instruments aratoires les plus nouveaux, fit les greffes les plus audacieuses et sema les graines les plus originales. Les essais du jeune agriculteur furent bientôt d’un grand intérêt dans la région lorsqu’on vit apparaître, sur le marché de Saint-Jean, les “pois de M. Marchand”, une espèce précieuse appelée de son vrai nom “pois momies”. Grand amateur de chevaux, Marchand avait la réputation d’être un habile “sportman” dans les courses équestres. Il eut des chevaux “imbattables” qui faisaient la convoitise des connaisseurs. À de nombreuses occasions, le propriétaire de Beauchamp reçu des acheteurs venant parfois de loin pour acquérir des sujets chevalins de “son ordre”. »
LE FILS
Selon Lionel Fortin, « C'est dans la première église, bâtie en 1828 que fut baptisé Félix-Gabriel Marchand 1832. Les photographies [ci-haut] nous montrent ce qui subsiste de cette bâtisse dont le portail se trouvait placé du côté est, face à l'actuelle rue Jacques-Cartier. En 1861, lors de l'agrandissement de ce temple religieux qui devint plus tard Cathédrale, on conserva une partie de la nef du vieil édifice pour le chœur et la sacristie de la nouvelle église. Sa façade fut alors établie du côté ouest, sur la rue Longueuil. »
Photographie de ce qui reste de la première église de Saint-Jean, lieu de baptême de Félix-Gabriel Marchand en 1832. 1979.
Collection Lionel Fortin
Acte de baptême de Félix-Gabriel Marchand. 1832
Collection Marilou Desnoyers
Photographie de Félix-Gabriel Marchand enfant. Vers 1845.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Livre Travels through the northern parts of the United States, in the years 1807 and 1808, volume II de Edward Augustus Kendall
signé par Gabriel Marchand, père de Félix-Gabriel Marchand, et sauvé de l'incendie du journal Le Canada Français en 1988. 1809.
Société d'histoire du Haut-Richelieu
Collection Journal Le Canada Français
Compte du St. John's Classical School où étudient Charles et Félix-Gabriel, les fils de Gabriel Marchand. Le document porte une mention de paiement.
Facture scolaire pour Félix-Gabriel Marchand au St. John's Classical School. 19 août 1843.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Compte du Collège de Chambly par matériel scolaire et divers avec mention de paiement. 1er semestre : 1839-40. 15 décembre 1839.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Grammaire françoise de Félix-Gabriel Marchand lorsqu'il étudie au séminaire de Saint-Hyacinthe (Collège de Saint-Hyacinthe) et sauvée de l'incendie du journal Le Canada Français en 1988. 1846.
Société d'histoire du Haut-Richelieu
Collection Journal Le Canada Français
Photographie de Félix-Gabriel Marchand. Vers 1867.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Photographe Boisseau
Domaine de Beauchamp
Félix-Gabriel Marchand est né et passe une bonne partie de sa vie au domaine de Beauchamp. Quelques jours après sa mort, le journal Le Soleil présente dans son édition du 27 septembre 1900, ce domaine comme « un peu à l’écart du village [de Saint-Jean], en un varisant vallon ombragé de peupliers sur les bords du Richelieu ». Selon Lionel Fortin, « ce domaine se composait de trois terres adjacentes qui se trouvent actuellement dans la partie nord-est de la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. Ces trois terres qui mesurent ensemble au total treize arpents de largeur par trente arpents de profondeur et qui sont situées dans la première concession sur la rivière Richelieu […]. C’est sur ce domaine de Beauchamp, aujourd’hui subdivisé en plusieurs lots, que sont érigés l’Hôpital du Haut-Richelieu, la polyvalente [Chanoine-]Armand-Racicot, plusieurs édifices commerciaux ou communautaires, ainsi que de nombreux immeubles à appartements. C’est également sur cet ancien site que passe [l’autoroute] 35 menant au pont Félix-Gabriel Marchand, qui enjambe la rivière Richelieu. »
Selon le témoignage de l’ex-propriétaire du site, que rapporte Lionel Fortin, « la maison natale de Félix-Gabriel Marchand était de style vernaculaire, faite de pièces sur pièces et lambrissée de lattes à la verticale, comme plusieurs maisons de cette époque. C’était de plus une maison à deux étages et à pignon. » Quelques années avant 1924, la maison Marchand est transportée à environ deux cents pieds plus au sud. En 1924, des travaux sont exécutés sur la maison. On enlève le toit à pignon et on y ajoute un second étage couvert par un toit à quatre versants. Aussi, elle est agrandie du côté ouest par la construction d’une rallonge.
De nos jours, il reste très peu de choses de ce domaine. La maison natale de Félix-Gabriel est démolie depuis 1993 ainsi que toutes les bâtisses de ferme. Les maisons, les appartements, les commerces occupent tout l’ancien domaine. Il ne reste qu’un parc, parc du Domaine-de-Beauchamp, à l’intersection des rues Champlain et Lesieur qui rappel ce lieu où est né et a vécu le 11e premier ministre du Québec.
Sur ce plan de la ferme de Félix-Gabriel Marchand située dans la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu figurent les bâtiments, les terres cultivées et les types de culture.
Plan de la ferme de Félix-Gabriel Marchand à Saint-Jean-sur-Richelieu. Vers 1858.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Sur ce plan recto verso de la terre de Beauchamp pour les années 1857-1858 et 1858-1859 située dans la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu figurent les bâtiments, les terres cultivées et non cultivées identifiées par parc, prairies et bois et les types de cultures. Mentions sur le plan : Grand bois, Parc, Petit bois occupé comme parc, Prairies nouvelles, Vieilles prairies, orge, graine de foin, blé d'Inde, avoine, pos, patate, carottes, betteraves, légumes divers, jardin, verger, basse-cour.
Plan de la ferme de Félix-Gabriel Marchand à Saint-Jean-sur-Richelieu. Entre 1857 et 1859.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Photographies de la maison natale de Félix-Gabriel Marchand au 750 de la rue Champlain, à Saint-Jean-sur-Richelieu. Années 1990.
Collection Journal Le Canada Français
Photographies de la démolition de la maison natale de Félix-Gabriel Marchand au 750 de la rue Champlain, à Saint-Jean-sur-Richelieu. 7 mai 1993.
Collection Journal Le Canada Français
Photographe Jacques Paul
Article du journal Le Canada français sur la démolition de la maison natale de Félix-Gabriel Marchand. 12 mai 1993.
Journal Le Canada Français
Photographie du parc du Domaine-de-Beauchamp situé à où se trouvait la maison natale de Félix-Gabriel Marchand et une partie du domaine.
Collection Dave Turcotte
Transposition du domaine de Beauchamp sur la carte de la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. 1979.
Collection Lionel Fortin
Plan des lots 81, 82, 83 et 84 constituants le domaine de Beauchamp. 1979.
Collection Lionel Fortin
Localisation des bâtisses sur le lot 82 du domaine de Beauchamp. 1979.
Collection Lionel Fortin
Photographie de la maison natale de Félix-Gabriel, telle que transformée en 1924. 1979.
Collection Lionel Fortin
Le père
Félix-Gabriel — que sa petite fille, Hélène Grenier, décrit comme un homme de taille élevée, de type roux, la moustache et les favoris abondants — fait la rencontre, en mai 1853, d’une jeune femme de Terrebonne, Hersélie Turgeon, qui est aussi son arrière-cousine. Elle est la fille de Louis Turgeon et de Pélagie Marchand.
Lionel Fortin relate que « ce fut tout de suite le coup de foudre, et leurs fréquentations ne tardèrent pas à devenir régulières, à compter de septembre 1853, par le truchement de lettres où les deux amoureux échangeaient leurs sentiments. Cette période de correspondance dura une année pendant laquelle Félix-Gabriel et Hersélie eurent le bonheur de se revoir à quelques reprises, soit à Terrebonne, à Saint-Jean-sur-Richelieu ou à Montréal. Puis ce fut la “grande demande” en mariage et les préparatifs dans l’attente de ce beau jour. »
Le 12 septembre 1854, c’est le grand jour. Le mariage a lieu en l’église Saint-Louis-de-France à Terrebonne. Il est présidé par le curé Théberge en présence de nombreux parents et amis. Le couple Marchand s’installe à Saint-Jean-sur-Richelieu, sur la terre paternelle dans le domaine de Beauchamp.
De cette union, onze enfants voient le jour :
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Louis-Gabriel-Félix (2 juillet 1855 – 5 août 1855),
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Marie-Hersélie-Eugénie (31 octobre 1856 – 5 février 1926),
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Joseph-François-Gabriel (29 janvier 1859 – 16 septembre 1910),
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Marie-Sophie-Elodie (25 août 1860 – 10 septembre 1876),
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Joséphine-Hersélie-Henriette (5 décembre 1861 – 2 mars 1925),
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Marie-Hélène (1er décembre 1863 – 7 mai 1953),
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Marie-Ida-Agnès (6 mars 1865 – 30 août 1951),
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Pierre-Charles-Edouard (28 avril 1866 – 1er août 1866),
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Joseph-Edouard-Lin (23 septembre 1867 – 17 juillet 1868),
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Marie-Cécile Ernestine (19 mai 1869 – 18 octobre 1943),
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Joseph-Edouard-Alexandre (28 février 1871 – 21 juin 1871).
Alex Tremblay Lamarche relate que « la santé fragile d’Hersélie amène Félix-Gabriel à s’engager davantage que bon nombre de pères de l’époque dans l’éducation de ses enfants quand il est à Saint-Jean. […] Bien que la distance ne permette pas toujours à Félix-Gabriel Marchand d’être auprès de ses enfants lorsqu’ils sont malades, il s’assure qu’ils puissent disposer de tout ce dont ils auront besoin pour briller plus tard en société en leur offrant une éducation religieuse, littéraire et politique de premier ordre. Il envoie ainsi son fils au séminaire de Saint-Hyacinthe et vraisemblablement toutes ses filles au couvent des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame de Saint-Jean. […] Quand le parlement siège et qu’il n’est pas en mesure d’être à la maison, il se tient tout de même au courant de la vie de ses enfants en les invitant à lui écrire pour qu’il puisse évaluer leur progression et demande des nouvelles de sa progéniture à sa femme et à ses filles les plus âgées. »
Lionel Fortin rapporte que « Félix-Gabriel s’attacha à développer chez ses enfants le goût des choses de l’esprit qu’il cultivait lui-même. Souvent la table familiale fut l’endroit privilégié pour de longues discussions sur les arts et les lettres, ce qui n’était pas sans stimuler tous et chacun à l’étude et à la lecture. Dans cette œuvre éducative, il était secondé par son épouse Hersélie, qui elle-même possédait un bagage de connaissances acquis au Couvent Saint-Roch, à Québec. Ce climat familial devait favoriser l’éclosion des talents de Gabriel et de Joséphine pour la littérature et le journalisme, et celui d’Ernestine dans le domaine du chant et du théâtre. »
Alex Tremblay Lamarche écrit : « pendant que Félix-Gabriel Marchand s’impose dans la sphère publique […], sa femme veille sur leurs enfants tout en entretenant les réseaux de sociabilité par le biais de correspondances, de thés et d’activités de charité. Les femmes jouent un rôle clef dans la sphère politique à cette époque en appuyant leur mari dans leurs fonctions et en œuvrant à l’occasion en coulisse pour influencer certaines décisions. Si cela ne semble pas être le cas d’Hersélie autant que ça le sera de Joséphine, il n’en demeure pas moins qu’elle joue un rôle actif. Elle participe à des manifestations politiques, offre des concerts lorsque son époux accède à la présidence de l’Assemblée législative et entretient des liens avec des femmes influentes du Parti libéral. »
Alex Tremblay Lamarche mentionne que « Marchand amène aussi à l’occasion certains de ses enfants à Québec pour les introduire dans la bonne société tout en les initiant à la vie politique. En plus de pouvoir suivre les travaux de l’Assemblée législative depuis les tribunes, ses enfants font la connaissance de plusieurs hommes politiques et échangent sur le sujet avec leur père tant et si bien que Félix-Gabriel en vient à écrire en 1878 à sa fille Joséphine qu’elle devient “plus rouge que [s]on père”. Celle-ci ne tarde d’ailleurs pas à se joindre aux rassemblements politiques organisés par le Parti libéral comme certaines de ses sœurs et son frère lorsqu’ils deviennent en âge d’y participer. »
Le 3 octobre 1868, Félix-Gabriel fait l’acquisition d’un terrain dans le Vieux-Saint-Jean d’aujourd’hui, sur lequel il fait bâtir, au cours de l’été 1869, une belle maison à deux étages en brique de style Second Empire. Cette demeure située au 126 de la rue Saint-Charles, à Saint-Jean-sur-Richelieu, est encore debout aujourd’hui, quoique transformée en partie.
Alex Tremblay Lamarche explique que « la maison familiale fait aussi une belle place aux personnalités politiques et littéraires. Les Marchand y reçoivent des amis de Montréal ou de Québec ou certains de leurs concitoyens. Le salon de leur résidence de la rue Saint-Charles s’impose comme “le rendez-vous d’une société d’élite” et voit ainsi défiler des notables tels que Louis Fréchette et Honoré Mercier. Quand il ne reçoit pas, Félix-Gabriel Marchand aime s’installer dans sa bibliothèque pour y lire les journaux du soir ou pour écrire pendant que sa femme lit ou tricote à ses côtés. »
Le 23 février 1872, Félix-Gabriel vend à son frère Charles le domaine de Beauchamp. Quant à sa résidence rue Saint-Charles, étant devenu premier ministre du Québec et devant passer presque tout son temps dans la capitale nationale, Félix-Gabriel la vend à son gendre, le sénateur Raoul Dandurand, le 28 janvier 1898.
LE PÈRE
Portraits d'Hersélie Turgeon et Félix-Gabriel Marchand peints par l'artiste Alfred Boisseau en 1862.
Collection Dave Turcotte
Photographe Musée du Haut-Richelieu
Photographie de la famille de Félix-Gabriel Marchand. Vers 1887.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Photographe Livernois
Photographie de la famille de Félix-Gabriel Marchand à la campagne. Vers 1890.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Photographie de la maison de la famille Marchand au 126 de la rue Saint-Charles, à Saint-Jean-sur-Richelieu. Années 1890-1900.
Bibliothèque et Archives du Canada
Photographie de la maison de la famille Marchand au 126 de la rue Saint-Charles, à Saint-Jean-sur-Richelieu. 2022
Collection Dave Turcotte
Selon Alex Tremblay Lamarche, « plusieurs des activités auxquelles les Marchand participent mêlent en fait anglophones et francophones, catholiques et protestants. Par exemple, en 1879, à l’occasion du 25e anniversaire de mariage de Félix-Gabriel et de son épouse, un groupe d’amis leur fait parvenir une théière gravée à leurs noms ainsi que des vœux et compliments pour souligner l’heureux évènement. Le document est signé tant par des francophones que par des anglophones. »
Théière sur pied reçue en cadeau par Hersélie et Félix-Gabriel Marchand pour leur 25e anniversaire de mariage. 1879.
Collection Dave Turcotte
Photographe Musée du Haut-Richelieu
Cette chaise a été acquise par le médecin Émile Phaneuf lorsque la maison de la rue Saint-Charles a été vidée après le décès de Félix-Gabriel Marchand.
Chaise de la demeure familiale de Félix-Gabriel Marchand. Avant 1900.
Collection Michel Phaneuf
Photographe Musée du Haut-Richelieu
Ustensiles de chasse en argent utilisés par Félix-Gabriel Marchand, notamment lorsqu'il recevait à souper Honoré Mercier, autre premier ministre québécois originaire du Haut-Richelieu.
Ustensiles de cuisine. Avant 1900.
Collection Dave Turcotte
Photographe Musée du Haut-Richelieu
Livre The Fourth Book of Reading Lessons ayant appartenu à Félix-Gabriel Marchand. Frères des écoles chrétiennes et sauvé de l'incendie du journal Le Canada Français en 1988. 1877.
Société d'histoire du Haut-Richelieu
Collection Journal Canada Français
Photographie des enfants de la famille de Félix-Gabriel Marchand.
Vers 1866.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Photographie d'Ernestine avec son père Félix-Gabriel Marchand.
Vers 1875.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Joséphine Marchand et son conjoint Raoul Dandurand figurent au centre droit de cette photographie.
Photographie de la famille de Félix-Gabriel Marchand à Pointe-au-Pic. 1898.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Raoul Dandurand, conjoint de Joséphine Marchand, est nommé sénateur par le premier ministre canadien Wilfrid Laurier en 1898 et le demeure jusqu'à sa mort le 11 mars 1942. Il est président du Sénat du Canada de 1905 à 1909. En 1925, il devient président de l’Assemblée de la Société des Nations (SDN).
Buste de Raoul Dandurand par l'artiste Alfred Laliberté. Vers 1935.
Musée national des beaux-arts du Québec
Photographe Musée du Haut-Richelieu
Joséphine Marchand
Photographie de Joséphine Marchand. Vers 1880.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Photographe J. E. Livernois
Joséphine Marchand épouse le 12 janvier 1886, à Saint-Jean-sur-Richelieu, l’avocat Raoul Dandurand (sénateur de 1898 à 1942) qui joue un rôle important au sein de la Société des Nations après la Première Guerre mondiale. C’est le chef de l’opposition et futur premier ministre du Québec, Honoré Mercier, qui agit à titre de témoin pour le marié.
Tout comme son père, Joséphine Marchand développe son intérêt pour la lecture et l’écriture. Elle rédige son journal intime de 1879 jusqu’en 1900. Son mari n’aura accès à cette production qu’au lendemain de son décès. Pionnière du journalisme au Québec, Joséphine Marchand écrit de nombreux articles, en utilisant les pseudonymes de Josette, Josephte, Météore ou encore Marie Vieuxtemps, pour divers journaux et périodiques, dont La Patrie, L’Opinion, La Revue moderne et Le Monde illustré. Dès l’âge de 17 ans, ses contes et nouvelles paraissent dans Le Franco-Canadien, journal que son père a fondé. En 1893, elle lance la première revue féminine québécoise, Le Coin du feu. Ce mensuel qui paraît jusqu’en décembre 1896 est la première publication de langue française à être dirigée par une femme au Canada. Soucieuse de soutenir l’alphabétisation et la lecture dans les milieux défavorisés, elle fonde en 1898 l’Œuvre des livres gratuits, « une bibliothèque ambulante » qui expédie des livres gratuitement à des particuliers et à des institutions partout au Québec.
Une des premières féministes québécoises, elle est déléguée du Canada à Paris lors du Congrès international des femmes, convoqué à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900. Elle s’occupe de la section féminine de l’Association nationale Saint-Jean-Baptiste, donne des conférences au Conseil national des femmes du Canada (dont elle est la directrice) et au premier Congrès de la langue française tenu à Québec en 1912.
Elle décède le 2 mars 1925, à sa résidence de la rue Sherbrooke Ouest, à Montréal, après plusieurs années de maladie.
En 2020, elle est désignée personnage historique du Québec par le gouvernement québécois.
Gabriel Marchand
Les pommes ne tombent jamais loin de l’arbre. Gabriel Marchand marche dans les pas de son père vers le droit, le journalisme et la politique. Il est d’abord rédacteur au journal de son père Le Franco-Canadien de 1882 à 1885. Admis au Barreau le 11 juillet 1884, il exerce sa profession d’avocat à Saint-Jean, puis émigre aux États-Unis où il fonde le journal Le Ralliement à Holyoke, au Massachusetts. En 1887, il revint au pays et devient secrétaire de son père alors président de l’Assemblée législative. Il est nommé protonotaire du district de Saint-Jean le 3 octobre 1891.
Il prend la relève de l’œuvre de son père en devenant le propriétaire et rédacteur du journal Le Canada français du 17 juin 1898 au 24 juillet 1908, puis gérant et directeur général de la Compagnie de publication du Canada français de 1908 à 1910. Il se donne à l’écriture en étant l’auteur notamment d’un livret d’opérette et de la pièce de théâtre Le Timide en 1903 qui fait un tabac au Théâtre des Nouveautés de Montréal. Il sera d’ailleurs décoré des Palmes académiques du gouvernement français le 31 mars 1904.
Il est impliqué dans le monde des affaires à titre de président de la Compagnie d’exposition de Saint-Jean de 1902 à 1904 et de vice-président de la St. John’s Electric Co. en 1902. En politique, il est commissaire d’école à Saint-Jean de 1908 à 1910, échevin au conseil municipal de Saint-Jean de février à octobre 1908. Il est élu député libéral dans Saint-Jean le 8 juin 1908.
Il décède en fonction à sa résidence de Saint-Jean (134 de la rue Saint-Charles, à Saint-Jean-sur-Richelieu), le 16 septembre 1910, à l’âge de 51 ans et 7 mois, des suites d’une syncope.
Photographie de Gabriel Marchand. 1908.
Assemblée nationale du Québec
Le notaire
Après ses études au Séminaire de Saint-Hyacinthe, Félix-Gabriel est admis à l’étude de la profession de notaire, le 15 février 1850, par la Chambre des notaires de Montréal. Le 18 février 1850, il devient clerc au bureau de Me Thomas-Robert Jobson, à Saint-Jean.
Selon son brevet de cléricature : « Ledit Félix-Gabriel Marchand promet d’assister jour par jour, en l’étude du dit Me Jobson, aux heures qui lui seront fixées par le dit Me Jobson, d’obéir à tout ce que ce dernier lui commandera de licite et d’honnête, d’éviter son dommage et de l’en avertir toutes les fois qu’il en aura connaissance, de garder un secret absolu sur toutes les affaires professionales [sic] et autres du dit Me Jobson et faire tous les ouvrages accoutumés dans une étude de notaire, sous les directives du dit Me Jobson, et de ne jamais s’absenter, pendant les heures à être fixées comme susdit, du bureau du dit Me Jobson, sans sa permission spéciale dûment obtenue. Et de sa part, le dit Me Jobson promet d’enseigner au dit Félix-Gabriel Marchand la science du notariat et tout ce qui y appartient et lui permet l’usage des différents livres de loi et autres formant partie de sa bibliothèque et nécessaires à l’acquisition de ladite science du notariat. »
La même année, Félix-Gabriel s’embarque avec son ami Henry Tugault pour la France. Malgré ses hésitations, le père de Félix-Gabriel lui permet finalement de faire ce périple hors du commun pour l’époque. Le voyage en voilier dure six semaines.
Dans son œuvre Mélanges poétiques et littéraires, Félix-Gabriel décrit ce voyage dans son texte Un tour de France sous la seconde république. Jean-Jacques Lefebvre avance qu’il « semble que Félix Marchand y ait été présenté au héros politique, d’un moment, de la deuxième république de 1848, le grand écrivain, Lamartine qui était […] au comble de sa gloire littéraire, mais déjà au déclin de sa vie politique, et de sa fortune engloutie selon son biographe Luppé, en ses aventures électorales. Félix Marchand conserva longtemps une lettre de Lamartine. Hélène Grenier, [petite-fille de Félix-Gabriel Marchand], regrette qu’on ne l’ait pas retrouvée dans les papiers de sa succession. »
Marilou Desnoyers raconte que « dans une lettre datée du 30 juin 1850, Gabriel Marchand écrit à son fils Félix-Gabriel que les Tugault souhaitent ardemment, tout comme lui, le retour de leur enfant. » Félix-Gabriel est de retour à Saint-Jean-sur-Richelieu en septembre 1850 et il termine son stage.
Reçu notaire le 20 février 1855
Il est reçu officiellement notaire le 20 février 1855 et ouvre une étude à Saint-Jean. Alex Tremblay Lamarche explique qu’il « pratique d’abord seul, il travaille aussi en collaboration avec quelques confrères puisque la loi exige la signature d’un second notaire sur tout acte notarié. »
Jean-Jacques Lefebvre relate que « fervent des exercices au grand air, [Félix-Gabriel] se [rend] à pied, de sa demeure à son étude en ville, et pour ses affaires judiciaires. » En décembre 1869, Félix-Gabriel déménage son bureau de notaire à sa nouvelle résidence au 126 de la rue Saint-Charles, à Saint-Jean-sur-Richelieu. En août 1877, il déménage sa pratique dans un édifice toujours debout et situé aujourd’hui au 196 de la rue Jacques-Cartier, à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Jean-Jacques Lefebvre mentionne que « sa calligraphie était haute, ferme et claire. » Alex Tremblay Lamarche affirme que Félix Gabriel est « un notaire apprécié qui compte une importante clientèle d’affaires au sein de laquelle on retrouve des industriels […], plusieurs banques locales, la corporation municipale et la fabrique de la paroisse de Saint-Jean. »
En 1874, il s’associe avec le notaire Charles-Thomas Charbonneau jusqu’au décès de ce dernier, le 11 janvier 1893. Alex Tremblay Lamarche ajoute que « Charbonneau devient un précieux collaborateur sur lequel Marchand peut se fier lorsque ses fonctions politiques l’appellent à Québec. En son absence, Charbonneau veille non seulement sur leur cabinet, mais aussi sur la famille de son confrère. »
Dès le 19 janvier 1893, Félix-Gabriel s’associe avec le notaire Alfred-Noé Deland, qui a d’ailleurs fait partie de l’association avec le notaire Charbonneau pendant une courte période (1889 à 1891). L’association « Marchand & Deland, notaires » sera la dernière de Marchand. Alex Tremblay Lamarche précise qu’en « 1896, les deux hommes accueillent un nouveau clerc : Télesphore Brassard. Ce dernier conservera un vif souvenir de Félix-Gabriel Marchand même s’il eut davantage l’occasion d’œuvrer auprès de Deland. Aux dires de Brassard, le pupitre de Marchand est couramment couvert de distiques et de quatrains écrits sur des bouts de papier çà et là. C’est un travailleur acharné qui n’en reste pas moins pour autant épris de poésie et de littérature. Il lui arrive couramment de griffonner “sous le souffle de l’inspiration, des ébauches de poèmes aux vers inachevés manquant soit d’une rime, soit d’un pied, soit d’une épithète, accolés à des vers qui boitaient pour avoir trop de pieds”. »
Président de la Chambre des notaires de 1894 à 1897
Lionel Fortin souligne que « Félix-Gabriel Marchand aimait beaucoup la profession de notaire. Il n’est donc pas étonnant de le retrouver parmi ceux qui s’intéressèrent à son progrès. Élu membre de la Chambre des notaires du district d’Iberville, le 17 septembre 1860, lors de sa formation, il y tint la charge de trésorier. Il y fut réélu en 1863, 1866 et 1869. En 1870, lors de la création de la Chambre des notaires du Québec, il y fut élu pour représenter le district d’Iberville en 1870, 1873, 1876, 1879. Il siégea ainsi sans interruption pendant douze ans (1870-1882). Il céda ensuite sa place à des confrères plus jeunes. Mais, en 1894, ses confrères du district d’Iberville le réélisaient encore une fois à la Chambre des notaires qui l’appela alors à la présidence pour le triennat de 1894-1897. Son terme achevé, il continua à siéger comme simple membre de la Chambre de 1897 à 1900. »
En 1892, Félix-Gabriel publie le Manuel et Formulaire général et complet du notariat de la province de Québec. Alex Tremblay Lamarche décrit qu’il « n’hésite pas à intervenir à l’Assemblée législative sur les questions touchant la pratique de son métier et s’engage dans la rédaction d’un ouvrage ayant pour but de “procurer à ceux qui se destinent au notariat la connaissance aussi exacte et aussi complète que possible de l’histoire de cette profession, des devoirs qu’elle impose, des lois ou des doctrines légales qui la régissent, ainsi que de la forme et du style des actes”. Son manuel connaît un accueil assez favorable puisque, contrairement à bien d’autres ouvrages publiés dans la province à la même époque, il ne se contente pas de reprendre des modèles français, mais en propose plusieurs adaptés aux réalités québécoises. »
Jean-Jacques Lefebvre relate qu’en tant que député, « il n’eut de cesse de proposer jusqu’à ce qu’il eut gain de cause, en 1894, le projet de loi d’abolition de la communauté de biens. En 1885, il y proposa une société d’assurance mutuelle pour la profession, mais le projet était prématuré. » Il aimait tellement sa profession que selon Lefebvre, « Félix Marchand était premier ministre et cependant s’absentait de la session parlementaire pour suivre les délibérations de la Chambre des notaires et de la Commission des examens. » Il est d’ailleurs le seul notaire à avoir été premier ministre dans toute l’histoire du Québec.
La Revue du notariat rend hommage à Félix-Gabriel après son décès. « Dans les délibérations de la Chambre des notaires, l’honorable M. Marchand se montra ce qu’il était dans sa vie politique et privée, courtois, affable, toujours de bonne humeur. Il ne faisait pas de bruit, mais son travail était sûr et solide. Il savait toujours tempérer par une bonne parole les débats quelquefois un peu acerbes. Là où il excellait surtout, c’était dans l’habileté qu’il mettait à convaincre, sans avoir l’air d’y toucher, ceux qui n’étaient pas de son opinion. Ce caractère si doux était cependant trempé comme de l’acier, et de là vient qu’une fois qu’il avait entrepris de faire réussir un projet, il sonnait plusieurs années de suite la charge sans jamais se décourager. […] Sa parole toujours calme était alors écoutée avec la plus grande attention. C’est à lui que l’on s’adressait de préférence pour combattre les mesures qui auraient pu nuire à l’avancement du notariat. Nous n’en finirions pas s’il nous fallait citer les projets de loi qu’il présenta pour amender les codes de façon à faciliter l’exercice de la profession. »
Félix-Gabriel « cesse » d’exercer le notariat en écrivant son dernier acte le 1er avril 1899. Son associé, Me Alfred Noé Deland poursuit son œuvre seul avant de s’associer en 1901 à leur ancien clerc, Me Télesphore Brassard. Tout au long de ses 44 ans de pratique, Félix-Gabriel Marchand a rédigé 6 324 actes.
LE NOTAIRE
Affiche annonçant une ascension en ballon au Champ de Mars à Paris et note de Félix-Gabriel Marchand indiquant qu'il en a été témoin.
Affiche publicitaire annotée par Félix-Gabriel Marchand lors de son voyage en France. 14 juillet 1850.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Plaque annonçant le bureau du notaire Félix-Gabriel Marchand.
Musée du Haut-Richelieu
Photographie de l'édifice Deland, situé au 196 de la rue Jacques-Cartier, à Saint-Jean-sur-Richelieu. Il a été occupé par le bureau du notaire Félix-Gabriel Marchand.
Musée du Haut-Richelieu
Collection Journal Le Canada Français
Photographies de l'édifice Deland, situé au 196 de la rue Jacques-Cartier, à Saint-Jean-sur-Richelieu. Il a été occupé par le bureau du notaire Félix-Gabriel Marchand. 1979.
Collection Lionel Fortin
Il y a quelques années, la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu a acquis et restauré l'édifice de l'ancien bureau de notaire de Félix-Gabriel Marchand. Pour souligner les différentes études de cet immeuble, la Ville a reproduit l'ensemble des inscriptions qui se sont superposées au fil du temps.
Inscriptions des divers bureaux de notaires ayant occupé l'édifice Deland située au 196 de la rue Jacques-Cartier, à Saint-Jean-sur-Richelieu. 2017.
Musée du Haut-Richelieu
Sceau du notaire Félix-Gabriel Marchand.
Musée du Haut-Richelieu
Don de la notaire Danielle Deland
Article portant sur l'étude notariale fondée par le notaire Félix-Gabriel Marchand en 1877 et continué en 1964 par Me Yves Deland, un descendant de l'associé de Marchand. Sur les photographies, on peut reconnaître l'édifice Deland, mais aussi on peut découvrir le pupitre de Marchand.
Article de la revue La Voix des notaires. Avril 1964.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Projet de loi (Bill 44), Loi autorisant la chambre des notaires de la province de Québec à réduire la durée de la cléricature de Robert Bennett Hurcheson à un an, à l'admettre comme notaire et à lui permettre d'exercer cette profession, après examen. 8e législature, 4 session (20 novembre 1894 au 12 janvier 1895).
Fonds Assemblée nationale du Québec
L'auteur
Celui qu’on surnomme affectueusement le « père Marchand » consacre une partie de son temps à la culture et à son rayonnement. Alex Tremblay Lamarche raconte que « les années que passe Félix-Gabriel Marchand au séminaire de Saint-Hyacinthe l’amènent à développer un amour des lettres et, en particulier, de la littérature française. Dès son adolescence, il s’en abreuve et quémande à ses parents l’argent nécessaire pour importer de France l’œuvre complète de Chateaubriand. »
Tout jeune, il aime déjà écrire en vers. En 1853, il publie deux poèmes dans La Ruche littéraire et politique : « La jeune mère au chevet de son fils » et « Le printemps ». Alex Tremblay Lamarche ajoute que « les années qui suivent lui permettent de publier d’autres vers dans Le Foyer Canadien et la Revue canadienne. Ses poèmes évoquent tantôt diverses réalités canadiennes — L’hiver, Hymne aux Martyrs de 1837 —, tantôt un idéal de justice sociale — Impromptu sur la charité, Charité enfantine, La tombola. La poésie de Marchand ne semble toutefois pas attirer l’attention de ses contemporains. Marchand se fera davantage connaître comme dramaturge que comme poète à son époque. »
Alex Tremblay Lamarche explique que « son théâtre puise largement dans celui d’Émile Augier, dramaturge français en vogue sous le Second Empire. Tout comme lui, il profite de ses pièces pour dénoncer — quoiqu’assez gentiment — les travers de la société (thème d’ailleurs aussi évoqué dans certains de ses poèmes). […] Dans ses pièces, Marchand se plaît à mettre en scène des personnages délibérément stéréotypés, évoluant dans un décor bourgeois, qui passent par toute une série de péripéties résultant d’un quiproquo. La justice immanente veillant, l’intrigue se termine pour le mieux dans l’allégresse générale. »
Alex Tremblay Lamarche spécifie que « la plupart des pièces de Marchand connaissent quant à elles un beau succès de son vivant et sont présentées un peu partout dans la province par des amateurs ou des troupes de théâtre professionnelles tout au long des dernières décennies du XIXe siècle. Par exemple, Erreur n’est pas compte fait l’objet d’un accueil particulièrement enthousiaste lors de sa première dans la capitale en 1872. » Le journal Le Canadien du 6 décembre 1872 commente dans un article titré « Un député vaudevilliste » que « même les adversaires politiques de [Marchand] soulignent son talent à grand trait : [N]ous autres conservateurs, nous n’avons aucune objection à ce que les électeurs de Saint-Jean élisent perpétuellement M. Marchand, à condition qu’il emporte avec lui à la capitale, tous les ans, au milieu d’un tas de vilain (sic) bills que nous désapprouvons, une pièce de théâtre aussi bien faite qu’Erreur n’est pas compte, que nous avons applaudis (sic) de tout cœur. […] Il ne manque vraiment qu’une chose à M. Marchand pour être l’homme le plus heureux du Canada, c’est d’avoir autant de succès en politique qu’au théâtre. S’il en était ainsi, il serait bientôt premier ministre ».
Félix-Gabriel Marchand est l’auteur de plusieurs œuvres littéraires et dramatiques dont :
Fatenville (1869)
Pièce en un acte et en prose
Elle est d’abord publiée dans la Revue canadienne. Elle est une caricature du snobisme des Montréalais incarné par le personnage de Fatenville, avocat ayant ruiné son père par ses extravagances et dont le nom dit tout.
Erreur n’est pas compte ou les inconvénients d’une ressemblance (1872)
Une comédie en deux actes et en prose
Ce vaudeville se moque d’un banquier désespéré de voir sa fille le ruiner par de folles dépenses.
Un bonheur en attire un autre (1883)
Une comédie en un acte et en vers
Cette pièce est présentée pour la première fois le 21 juin 1883, dans la Salle d’Opéra, à Saint-Jean, au bénéfice des familles des martyrs de l’insurrection canadienne de 1837-38.
Les Travers du siècle brillants (1885)
Une comédie en trois actes et en vers
Cette pièce fait l’objet d’un éloge très flatteur dans la Revue du monde Latin, à Paris.
Le Lauréat (1885)
Opéra-comique en deux actes
Alex Tremblay Lamarche décrit que « Marchand s’aventure du côté de la scène lyrique en publiant un livret d’opéra-comique, Le Lauréat, qui sera mis en musique une vingtaine d’années plus tard par Joseph Vézina, chef fondateur de la Société symphonique de Québec (aujourd’hui l’Orchestre symphonique de Québec). Malheureusement, Marchand n’assistera pas à la création de son œuvre, la première ayant lieu en mars 1906, soit quelque six ans après sa mort. L’opéra connaît un franc succès. Il aura même quelques reprises par la suite. Pour l’opéra-comique Le Lauréat, Marchand est le parolier et Joseph Vézina compose la musique. » Le rôle-titre est créé par le ténor et futur juge Jules-Arthur Gagné.
Les Faux Brillants (1885)
Comédie en cinq actes et en vers
Félix-Gabriel s’amuse des mésaventures d’un bourgeois quelque peu crédule qui, désireux de marier sa fille à un bon parti, en offre la main à un parvenu se faisant passer pour un baron italien. Cette pièce sera paraphrasée par le dramaturge et metteur en scène Jean-Claude Germain dans les années 1970. Du 24 mars au 15 mai 1977, elle est présentée au Théâtre d’Aujourd’hui. Le programme la présente ainsi : « Hilarante réécriture de la pièce de Félix-Gabriel Marchand. Le chef d’une famille de nouveaux riches bien de chez nous doit compléter son ameublement. Il doit choisir entre la culture “qui ne remonte pas du terroir” ou “celle qui descend en ligne droite du dernier bateau en provenance des vieux pays”. Par-delà la fascination qu’exerce une fausse aristocratie européenne sur la petite bourgeoisie québécoise du XIXe siècle, c’est tout le genre théâtral de la comédie de mœurs aux allures vaudevillesques qui est parodié. »
L’Aigle et la marmotte (1885)
Une fable
Nos gros chagrins et nos petites misères (1889)
Un texte en prose
Mélanges poétiques et littéraires (1899)
Alex Tremblay Lamarche souligne qu’au « sommet de sa gloire, Marchand publie en 1899 des Mélanges poétiques et littéraires qu’il fait illustrer d’une dizaine de dessins d’Henri Julien. Cet ouvrage, qui se veut un recueil de son œuvre, rassemble les quatre pièces de théâtre qu’il a écrites, le livret d’opéra qu’il a composé, dix de ses poèmes et quelques textes en prose dont il est particulièrement fier. » Ce recueil est publié par la librairie Beauchemin.
Honneurs
Grandement apprécié pour son apport à la littérature québécoise, ses contemporains le surnomment « notre Molière québécois » principalement en raison de son style ironique. Félix-Gabriel Marchand est nommé membre de la Société Royale du Canada lors de sa fondation en 1882. Il en est le vice-président, en 1883, président de la section française, en 1884, vice-président général, en 1897, et président général, en 1898. Il est fait docteur ès lettres par l’Université Laval en 1891. Le gouvernement français reconnait aussi ses mérites en le nommant, en 1879, officier de l’instruction publique de France et, en 1898, officier de la Légion d’Honneur. En 1891, il reçoit un doctorat en lettres honoris causa de l’Université Laval. En 1883, il est nommé membre de l’Académie des muses santones de France, qui compte entre autres des personnalités comme Jules Verne.
Jonathan Livernois constate que « plus souvent, on passe carrément à côté du statut d’écrivain ou d’homme de lettres d’un homme politique. Par exemple, dans l’ouvrage Les Premières Années du parlementarisme québécois (1974) de l’historien Marcel Hamelin, qui couvre la période allant de 1867 à 1878, aucun politicien n’est décrit comme un écrivain. Au mieux, les députés sont considérés comme des journalistes. Pierre-Joseph-Olivier Chauveau y est surtout vu comme un avocat, Félix-Gabriel Marchand comme un notaire. » D’ailleurs, Livernois relate que « le député de Mercier et poète Gérald Godin pourra déclarer, quatre-vingt-dix ans plus tard : “Au Québec, le seul autre écrivain avant moi à faire le saut a été, au siècle dernier, Félix-Gabriel Marchand.”. »
L'AUTEUR
Poème de Félix-Gabriel Marchand intitulé Le Sonnet. Vers 1850.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Poème de Félix-Gabriel Marchand intitulé L'Aigle et la Marmotte. Vers 1885.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Enregistrement de la pièce La romance de Paul tiré de l'opéra Le Lauréat de Joseph Vézina sur un livret de Félix-Gabriel Marchand.
Chant : Emmaneul Bernier
Illustrations de l'artiste Henri Julien représentant les pièces écrites par Félix-Gabriel Marchand. Vers 1899.
Musée du Haut-Richelieu
Publications de pièces écrites par Félix-Gabriel Marchand : Un bonheur en attire un autre (1883) et Les Faux Brillants (1885).
Musée du Haut-Richelieu
Programme de la pièce Les Faux Brillants présentée au Théâtre d'Aujourd'hui en 1977. 17 novembre au 23 décembre 1977.
Collection Dave Turcotte
Don Louise Bédard
Publication de l'adaptation de Jean-Claude Germain de la pièce Les Faux Brillants écrite par Félix-Gabriel Marchand. VLB Éditeur. 1977.
Collection Dave Turcotte
Photographies de la pièce Les Faux Brillants présentée au Théâtre d'Aujourd'hui en 1977. Photographe Daniel Kieffer. Entre février et novembre 1977.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Fonds Daniel Kieffer
Article sur l'adaptation de Jean-Claude Germain de la pièce Les Faux Brillants écrite par Félix-Gabriel Marchand. Journal Le Devoir. 22 mars 1977.
Journal Le Devoir
Photographies de l'avant-première de la pièce Les Faux Brillants écrite par Félix-Gabriel Marchand et mise en scène par Patrick Ménard du Théâtre de Grand-Pré. 2016.
Collection Dave Turcotte
DVD de la pièce Les Faux Brillants écrite par Félix-Gabriel Marchand et mise en scène par Patrick Ménard du Théâtre de Grand-Pré. 26 mars 2016.
Collection Dave Turcotte
Mélanges poétiques et littéraires, recueil des œuvres de Félix-Gabriel Marchand. C. O. Beauchemin & Fils, Libraires-imprimeurs. 1899.
Collection Dave Turcotte
Diplôme d'officier de la Légion d'honneur décerné à Félix-Gabriel Marchand. 12 septembre 1898.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Le journaliste
Jean-Claude Germain décrit Marchand comme étant « mélancolique de tempérament, d’apparence nonchalante et règle générale vêtu de noir, Marchand qui, à la fin du siècle, gardait encore des favoris à une époque où on ne les portait guère plus, était considéré par ses contemporains comme un homme d’esprit. » Il ajoute : « Devrait-on dans le passé politique immédiat trouver un répondant moderne à Marchand qu’on pense tout de suite à Georges-Émile Lapalme, par certains aspects de sa carrière parlementaire, et aussi à André Laurendeau, pour certains traits de son caractère. À première vue, dans la mesure où l’on accorde une certaine importance et du prestige à l’intelligence, le rapprochement peut sembler flatteur ; mais, en fait, il permet surtout de classer Marchand par association dans la catégorie la moins encombrée et la plus mal vue des hommes politiques québécois : celle des intellectuels. »
Intellectuel assumé, Marchand aime transmettre ses connaissances, mais aussi son opinion. Il voit l’opportunité de le faire en écrivant dans les médias. Comme journaliste, Félix-Gabriel Marchand collabore d’abord à La Ruche littéraire et politique en 1853 et en 1854, mais aussi au Foyer canadien, à la Revue canadienne, au Littérateur canadien, à La Revue légale et à L’Ordre.
En 1883, Félix-Gabriel Marchand fonde avec le futur premier ministre du Québec Honoré Mercier et Toussaint-Antoine-Rodolphe Laflamme, député à la Chambre des communes de 1872 à 1878, Le Temps de Montréal. Marchand est aussi, pour un temps, rédacteur en chef de ce journal dévoué aux intérêts du Parti libéral.
Mais son œuvre journalistique la plus marquante et pérenne est sans nul doute la fondation du journal Le Canada Français, le deuxième plus vieux journal francophone d’Amérique du Nord. En mars 1860, Félix-Gabriel Marchand ainsi que le notaire et conseiller municipal d’Iberville, Valfroy Vincelette, entreprennent des démarches pour lancer Le Franco-Canadien. Louise Bédard raconte que « les deux hommes convainquent les imprimeurs Pierre Cérat et Isaac Bourguignon, qui possèdent déjà à Montréal une feuille à saveur humoristique La Guêpe, de publier un journal à Saint-Jean. Pour lancer la nouvelle gazette, une souscription populaire permet d’amasser 800 $, une somme importante pour l’époque. L’avocat Charles Joseph Laberge, député d’Iberville qui a déjà fait ses premières armes dans d’autres publications, en sera le premier rédacteur et inspirera avec Marchand l’orientation du journal. Marchand, Laberge et Alfred Napoléon Charland, un étudiant en droit, font la promesse aux imprimeurs d’assurer gratuitement la rédaction du journal durant trois ans. Bourguignon et Cérat deviennent les imprimeurs-propriétaires comme cela était souvent la pratique du temps. Cérat se retire de l’aventure un peu plus d’un mois après le lancement du journal. »
Le vendredi 1er juin 1860, est publié le premier numéro de ce journal, d’allégeance libérale, bihebdomadaire de 4 pages. Marilou Desnoyers souligne que « Marchand vient alors pallier l’absence d’un organe de presse francophone dans la région, l’unique média mis à la disposition des habitants du lieu étant le journal “St. Johns News and Eastern Townships Advocate” (The News) implanté à Saint-Jean depuis 1850. »
Sa ligne éditoriale est présentée dans la première édition du journal : « Nous désirons que notre feuille sans cesser d’être canadienne, soit surtout franco-canadienne ». Louise Bédard rappelle que « la création du Franco-Canadien survient au moment où l’avenir du pays est en discussion. Nous sommes sept ans avant la proclamation de la Confédération canadienne de 1867. La nouvelle publication veut pallier le manque de journaux français trop peu nombreux pour la population qui parle la langue française, fait-on valoir dans le Prospectus paru en page frontispice de la première édition. »
Dominique Marquis croit que ce « nouveau périodique aura tous les attributs d’une bonne presse : hauteur et indépendance de vues seront au rendez-vous. Il sera catholique, mais pas religieux, donc pas dogmatique ; il sera nationaliste c’est-à-dire que tout en aimant et respectant “nos frères d’autres origines”, les rédacteurs seront toujours fiers de leur origine française […]. Le journal fait passer le pays avant la région : “Nous tiendrons compte en outre des intérêts particuliers de notre District, sans jamais les mettre au-dessus des intérêts du pays qui doivent toujours avoir le pas”. »
Louise Bédard mentionne que « si le nouveau journal est étroitement associé aux intérêts des libéraux, il prêche à l’occasion des idées plus progressistes comme la valeur de l’instruction publique et la création d’un ministère de l’éducation dont Marchand se fera l’apôtre une fois premier ministre du Québec. Le Franco-Canadien, comme les autres journaux du 19e siècle, s’adresse à un public restreint de lecteurs. La politique, particulièrement les débats parlementaires, tient une place de choix dans ses pages. »
Félix-Gabriel Marchand fait partie dès le début du comité de rédaction sous la direction de Charles Joseph Laberge, puis est le rédacteur en chef du journal de 1861 à 1863 et de 1867 à 1878. Alex Tremblay Lamarche affirme que ça permet à Marchand « de diffuser ses idées auprès de ses concitoyens et de prendre position dans l’espace public. Au cours des années 1860, il publie ainsi une série d’articles dans lesquels il se montre critique face au projet de Confédération qui est en train de se dessiner sur la scène politique. Il souhaiterait à la rigueur que les provinces britanniques nord-américaines se rassemblent au sein d’une fédération qui déléguerait des pouvoirs limités à un gouvernement central, mais assurément pas d’une fédération centralisatrice. En fait, si Marchand s’oppose au projet, c’est qu’il juge qu’il présente une menace pour la préservation de la langue française et qu’il sert davantage les intérêts des Britanniques que ceux des Canadiens français. »
Le 1er mars 1867, Marchand achète le Franco-Canadien à Isaac Bourguignon. Louise Bédard rapporte que « Marchand promet aux lecteurs qu’à partir de maintenant, le journal sera en mesure de publier les nouvelles aussi promptement que tout autre journal dans le pays. “Nous nous sommes, en outre, assuré l’échange ou l’abonnement de plusieurs journaux européens et américains et le Franco-Canadien sera à l’avenir aussi exactement renseigné que les meilleurs journaux de nos grandes villes. Les lecteurs n’auront donc, sous ce rapport, aucune raison de nous refuser leur patronage”. Il annonce aussi que le journal a renouvelé son matériel typographique pour exécuter l’impression de tous les ouvrages qu’on voudra lui confier. »
Louise Bédard précise que « la publication d’un journal ne paie pas. Deux ans seulement après avoir repris Le Franco-Canadien, Marchand signe le 1er novembre 1869 une promesse de vente du journal à Isaac Bourguignon qui reprend en main l’administration. Mais ce dernier n’en redeviendra officiellement propriétaire que le 19 juillet 1876, soit un mois après le Grand feu de Saint-Jean. »
En 1893, le Franco-Canadien, journal libéral depuis sa fondation, passe à des mains conservatrices à la suite d’une transaction de Bourguignon. La pilule ne passe pas dans les rangs libéraux et la réplique s’organise. La réplique vient de Marchand aidé de son organisateur électoral et avocat, Alphonse Morin. Le jeudi 6 juillet 1893, ils publient le premier numéro du journal Le Canada Français. Morin est le directeur-propriétaire de la nouvelle publication, mais le vend le 16 juin 1898 à Gabriel Marchand, fils de Félix-Gabriel Marchand.
Le 30 août 1895, Félix-Gabriel Marchand a gain cause dans un recours judiciaire et retrouve la propriété du Franco-Canadien. Après plus de deux ans de concurrence, le 4 octobre 1895, les deux journaux sont réunis. L’hebdomadaire portera d’ailleurs les deux noms dans son en-tête jusqu’au 3 septembre 1964.
LE JOURNALISTE
Premier exemplaire du journal Le Franco-Canadien signé par Charles Joseph Laberge. Volume 1, numéro 1. Vendredi 1 juin 1860.
Journal Le Canada Français
Alphonse Morin est avocat, protonotaire de la Cour Supérieure du district d'Iberville, directeur de la Banque de Saint-Jean et l'un des organisateur de Félix-Gabriel Marchand. D'ailleurs, ils fondent ensemble le journal Le Canada Français.
Photographie d'Alphonse Morin.
Collection Lionel Fortin
Exemplaire du journal Le Franco-Canadien indiquant dans son entête que Félix-Gabriel Marchand est le rédacteur-propriétaire du journal.
Volume 8, numéro 86. Vendredi 3 avril 1868.
Société d'histoire du Haut-Richelieu
Collection Journal Le Canada Français
Déclaration de Félix-Gabriel Marchand comme propriétaire-éditeur du journal Le Franco-Canadien. 27 mai 1868.
Société d'histoire du Haut-Richelieu
Collection Journal Le Canada Français
Exemplaire du journal Le Franco-Canadien indiquant dans son entête que Félix-Gabriel Marchand est le rédacteur en chef et qu'Isaac Bourguignon est le propriétaire du journal. Volume 18, numéro 2. Mardi 5 juin 1877.
Société d'histoire du Haut-Richelieu
Collection Journal Le Canada Français
Déclaration de Isaac Bourguignon comme propriétaire-éditeur du journal Le Franco-Canadien. 14 mars 1878.
Société d'histoire du Haut-Richelieu
Collection Journal Le Canada Français
Déclaration de Gabriel Marchand, fils de Félix-Gabriel, comme propriétaire-éditeur du journal Le Canada Français et Le Franco-Canadien. 16 juin 1898.
Société d'histoire du Haut-Richelieu
Collection Journal Le Canada Français
« Prise devant les locaux du journal, probablement à l’intersection des rues Richelieu et Saint-Georges, la photo nous montre le personnel de cette vénérable publication, au tournant du siècle. Le journal The News fut fondé en 1848 à Philipsburg et vient s’établir deux ans plus tard à Saint-Jean. En plus de notre ville et de ses environs, cette publication couvrait un large territoire, s’étendant même jusqu’à une partie des Cantons-de-l’Est. Après avoir publié pendant plus de 120 ans, le “News” s’éteignit peu après la mort de son dernier propriétaire, M. Lawrence G. Gage, vers la fin des années 60. »
Photographie des employés du journal The News de Saint-Jean-sur-Richelieu. Vers 1900.
Société d’histoire du Haut-Richelieu
Journal Le Canada Français
Panneau consacré à Félix-Gabriel Marchand lors de l'exposition du 150e anniversaire du journal Le Canada Français.
Musée du Haut-Richelieu
Collection Journal Le Canada Français
Photographies de la cérémonie d'honneur à l'Assemblée nationale du Québec soulignant le 150e anniversaire du journal Le Canada Français, en présence du président Yvon Vallière, du député Dave Turcotte et des propriétaires du journal.
Assemblée nationale du Québec
Collection Dave Turcotte