René Lévesque

23e premier ministre du Québec
25 novembre 1976 au 3 octobre 1985
Parti Québécois

Le fils
Naissance de René Lévesque
En l’absence d'hôpital dans leur région, Diane Dionne-Pineau et Dominique Lévesque doivent se rendre à l'Hôtel-Dieu de Campbellton, au Nouveau-Brunswick, pour donner naissance à leur enfant. C'est le 24 août 1922 que naît le petit René.
« Quand René Lévesque évoque sa naissance à Campbellton, en 1922, il fait référence à la fin tragique de la première grossesse de sa mère pour expliquer pourquoi il est né dans la province voisine. Ses parents, encore traumatisés par les manœuvres dramatiques dont ils avaient été des témoins impuissants, avaient décidé que cette deuxième naissance, une sorte de renaissance pour eux, se ferait dans les meilleures conditions possibles. La césarienne et des transfusions de bras-à-bras, s’il le fallait. » - Louis Bernard, Magazine Gaspésie

L'Hôtel-Dieu de Campbellton au Nouveau-Brunswick.
Fonds d'archives du Séminaire de Québec

René Lévesque bébé. Vers 1922 ou 1923.
Fondation René-Lévesque

Diane Dionne-Pineau, mère de René Lévesque. Vers 1920.
Fondation René-Lévesque
Enfance de René Lévesque
René Lévesque est l'aîné d'une famille de quatre enfants. Il a deux frères, Fernand et André, ainsi qu'une sœur, Alice. C'est dans une résidence unifamiliale acquise vers 1920 par son père que René passe son enfance et une partie de son adolescence à New Carlisle en Gaspésie. Cette maison de bois blanc est située au 16 de la rue Mount Sorel.

René Lévesque en pique-nique. Vers 1925.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Son père était sa plus grande influence. C'est grâce à lui que René a développé sa passion pour les livres, l’écriture et la politique. À l’âge de onze ou douze ans, il avait déjà lu tous les discours de Wilfrid Laurier que son père avait conservé.
Dominique Lévesque qui le porte sur son épaule son fils René Lévesque. Vers 1920.
Fondation René-Lévesque


René Lévesque avec sa mère Diane, sa sœur Alice et ses frères Fernand et André.
Fondation René-Lévesque
École de New Carlisle
René Lévesque débute ses études à l'école primaire de New Carlisle.
« René Lévesque fait d'ailleurs ses études primaires dans une petite école de rang bilingue, une one-room schoolhouse qu'il qualifie de « misérable cabane ». À l'école, les francophones le considèrent comme un enfant triste alors que les anglophones voient en lui un trouble maker. Chétif, il fait toutefois preuve de caractère et ne craint aucun élève. Il côtoie surtout des catholiques à l'école primaire: Canadiens français, Acadiens ou encore anglophones d'origine irlandaise. Bien qu'ils se taquinent entre eux, s'insultant de French frogs et de crawfish, René Lévesque conserve de bons souvenirs de cette époque, qu'il qualifie de « très folklorique ». Il assure également qu'il n'a « gardé aucun ressentiment vis-à-vis des gens de langue anglaise ». Il est pourtant confronté directement aux inégalités, notamment lorsqu'il passe devant la New Carlisle Academy, une high school moderne que fréquentent les fils de riches et qui contraste avec sa modeste école de rang où il étudie. Malgré le sentiment d'injustice, le jeune René Lévesque, enfant hyperactif et bagarreur, est apaisé par la mer qui borde sa Gaspésie natale. » - Wikipédia
Séminaire de Gaspé
En 1933, René Lévesque parcourt 200 kilomètres et débute des études classiques au séminaire de Gaspé où il sera pensionnaire.
« L'influence de ses parents ne tarde pas à se révéler puisque [René] a une longueur d'avance sur ses camarades, lui qui a déjà lu la plupart des livres que les prêtres lui recommandent. Élève doué, il se distingue notamment en rédaction et en syntaxe, disciplines où il démontre des aptitudes précoces. Il fait toutefois preuve d'arrogance, conscient d'une supériorité intellectuelle qu'il estime lui mériter un traitement de faveur. Il est d'ailleurs le préféré des jésuites, ce qui ne manque pas d'attiser la jalousie de ses camarades de classe. Malgré sa réputation de petit prodige, le jeune René Lévesque ne perd pas sa fougue caractérielle, alors qu'il n'hésite pas à contester les règlements de l'établissement, notamment l'heure du couvre-feu, ou à taillader la redingote neuve d'un élève qui lui subtilise son statut de premier de classe. Au séminaire de Gaspé, il entre en contact pour la première fois avec le monde politique lors des élections de 1935. Il a alors l'occasion de rencontrer Philippe Hamel, meneur de l'Action libérale nationale (ALN) et figure de proue du mouvement pour la nationalisation de l'hydroélectricité. » - Wikipédia

Détail d'une photographie de classe représentant le jeune René Lévesque, alors étudiant au Séminaire de Gaspé. Vers 1933.
Musée de la Gaspésie.
Fonds Corporation du Séminaire de Gaspé

René Lévesque (2e rangée, 1er à gauche) dans sa classe d'éléments latins au séminaire de Gaspé. Vers 1935.
Musée de la Gaspésie


Brochure de la conférence du docteur Philippe Hamel Le trust de l'électricité menace pour la sécurité sociale,
prononcée à l'école du Plateau, à Montréal, le 18 janvier 1937.
Collection Dave Turcotte
De la Gaspésie à Québec
« En juin 1937, le père de René Lévesque meurt à la suite d'une intervention chirurgicale pour une crise d'appendicite. Les funérailles ont lieu à l'église Saint-Patrice, à Rivière-du-Loup. Par la suite, sa mère, qui a du mal à s'adapter à New Carlisle, car elle ne maîtrise pas l'anglais, quitte la Gaspésie pour s'installer à Québec avec ses enfants. En 1938, René Lévesque passe donc ses dernières vacances en Gaspésie. C'est l'occasion pour lui de s'initier à un domaine qui deviendra plus tard un gagne-pain: la radio. En effet, sous la recommandation de son père, il décroche un poste d'animateur à CHNC, une radio locale qui appartient au dentiste Charles Houde. Les auditeurs entendent donc pour la première fois René Lévesque à la radio qui annonce d'une voix juvénile: «Ici CHNC New Carlisle...». » - Wikipédia
« Le 3 janvier 1939, sa mère se marie avec Albert Pelletier, un avocat de « la vieille capitale » et ami de la famille qui pratiquait jadis le droit avec Dominique Lévesque, à New Carlisle. René Lévesque aura beaucoup de mal à accepter cette situation, lui qui est encore marqué par l'héritage d'un père qu'il considère comme son héros. À Québec, il se découvre une deuxième famille auprès des Marceau, un clan dont la mère, d'origine irlandaise, deviendra comme une seconde figure maternelle. C'est aussi à ce moment que le jeune René noue une relation amoureuse avec Louise L'Heureux, fille d'Eugène L'Heureux, le rédacteur en chef de L'Action catholique. » - Wikipédia
Collège Saint-Charles-Garnier
René poursuit ses études au Collège Saint-Charles-Garnier. C’était le premier collège en Amérique du Nord et pendant près d’un siècle et demi il est connu officiellement sous le nom de « Le Collège des Jésuites de Québec ».
« À Saint-Charles-Garnier, René Lévesque impressionne ses camarades de classe en rhétorique. Ces derniers réservent parfois même une ovation debout à ce tribun en devenir. Baignant dans un climat patriotique et inspiré par le nationalisme d'Henri Bourassa et du Devoir, Lévesque signe aussi ses premiers textes politiques. Il y affirme déjà un “idéalisme pragmatique”, méprisant à l'égard du “nationalisme de parade et de drapeau” : “Les rêveurs nuageux, les élucubrateurs de systèmes utopiques ne font jamais que des coches mal taillées. On en a vu de ces penseurs enfumés, soi-disant animateurs de soi-disant mouvements patriotiques… Des phrases sonores et bien senties, des exhortations enflammées… Et puis, rien : pas d’action, pas de réalités, rien que du bavardage. Des idéologues battant le tamtam du patriotisme, et non des constructeurs.” » - Wikipédia

René Lévesque à 17 ans, étudiant au Collège Saint-Charles-Garnier. 1939.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
LE FILS
Magazine familial Le Lundi. 9 juillet 1978.
Collection Dave Turcotte

Page 7 du Journal de Montréal. 3 novembre 1987.
Collection Dave Turcotte

Sur les photos : René âgé de deux ans accompagnant son père Dominique à la barrière de leur résidence de New Carlisle. En haut à droite, sa mère Diane âgé de 18 ans en 1914. En bas à droite, René avec sa mère en 1966.
Magazine Paris Match. Années 1980.
Collection Dave Turcotte

Page 9 du Journal Le nouveau samedi. 31 décembre 1972.
Collection Dave Turcotte
René Lévesque et sa Gaspésie
« Gaspésien d’origine, René Lévesque a toujours manifesté de l’intérêt pour la péninsule et de l’affection pour le peuple gaspésien. Bien des traits de sa personnalité sont issus de son appartenance à la Gaspésie. Et cette dernière aura une empreinte sur sa pensée politique et sur l’importance qu’il accordera au développement du Québec et de ses régions. » - Jean-Marie Fallu, Journal Le Devoir
100 ans plus tard, la mémoire de René Lévesque est encore présente en Gaspésie. Voici quelques-unes de ces traces.






Photographies de l'Espace René-Lévesque à New Carlisle. 2021.
Collection Dave Turcotte


Photographies du monument à la mémoire de René Lévesque à New Carlisle. Vers 2000 et 2021.
Collection Dave Turcotte


Signet et carte postale du monument à la mémoire de René Lévesque à New Carlisle. Fondation de la maison René-Lévesque.
Collection Dave Turcotte


Photographies de la maison d'enfance de René Lévesque située au 16 de la rue de Mountsorrel à New Carlisle. 2021.
Collection Dave Turcotte


Photographie du panneau de l'avenue René-Lévesque à New Carlisle. 2021.
Collection Dave Turcotte



René visitait souvent son père à son bureau avant de se rendre à l’école.
Photographie de l'ancien bureau d'avocat du père de René Lévesque situé au 135 du boulevard Gérard-D.-Lévesque à New Carlisle. 2021.
Collection Dave Turcotte
Photographies des panneaux du boulevard René-Lévesque à Chandler. 2021.
Collection Dave Turcotte
Photographie du panneau d'un centre administratif de la Commission scolaire René-Lévesque à Bonaventure. 2021.
Collection Dave Turcotte
Reportage de Maxence Bilodeau sur le souvenir de René Lévesque à New Carlisle, 30 ans après sa mort. Radio-Canada. 2017.
YouTube

Page B1 du Journal Le Soleil. 24 décembre 1976.
Collection Dave Turcotte
Le journaliste
Ses débuts à la radio
À l'âge de 13 ans, René fait ses début sur les ondes de CHNC à New Carlisle. Radio bilingue jusqu’en 1940, René traduit les nouvelles anglaises en français durant l’été 1936. C’est une belle opportunité pour un garçon de 13 ans de parler en ondes. Cet avant-goût du journalisme est ce qui a donné naissance à sa passion pour la radio et les communications. Aussi, lors de ses études, il écrit dans les journaux étudiants L'Envol, Le Garnier et Le Carabin.
Déménagé à Québec, René poursuit sa passion sur les ondes de CHRC comme annonceur substitut en 1941 et 1942 et puis à CBV.
Correspondant de guerre
En 1944, le Bureau de l'information de guerre des États-Unis cherche des journalistes polyglottes. Ainsi, Lévesque contribue à l'American Psychological Warfare Department et participe aux campagnes militaires de France, d'Allemagne et d'Autriche.
« Bien qu'il soit opposé à la conscription, Lévesque préfère nettement servir sous les ordres des États-Unis que dans les « forces de Sa Majesté ». Au printemps, il est donc engagé comme agent de liaison pour le compte de l'armée américaine et se rend à Londres, quotidiennement bombardée par les V1 et les V2 allemands. Dans la capitale britannique, il effectue essentiellement un travail de propagande pour le compte des États-Unis, diffusant des messages dans les pays occupés (France, Pays-Bas, Tchécoslovaquie, etc.) et en Allemagne par le biais d'une radio, La Voix de l'Amérique. Il est également en communication avec la résistance française, qui prépare le débarquement de Normandie de l'autre côté de la Manche. » - Wikipédia
« À l'été 1944, quelques semaines après le débarquement de Normandie, il arrive à Caen, où il constate tout le potentiel destructeur de la guerre: la ville est en ruine à la suite des bombardements alliés et des combats. De retour à Londres, il s'impatiente dans son petit studio de Grosvenor Square, lui qui espère être déployé au cœur des évènements. Ses vœux sont exaucés lorsqu'en octobre 1944, il monte à bord d'une forteresse volante qui bombarde le Pas-de-Calais. En février 1945, il est correspondant de guerre pour les troupes des généraux américains Omar Bradley et George Smith Patton puis du général Alexander Patch. En mars, Lévesque est rattaché à l'armée française alors qu'elle s'engouffre en Allemagne. […] Le jeune journaliste québécois accompagne ensuite la première unité de la 45e division d'infanterie américaine qui atteint le camp de concentration de Dachau, en Allemagne ». - Wikipédia


Photographies de René Lévesque travaillant pour le Bureau d'information de guerre des États-Unis. 1944.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Ses débuts à Radio-Canada
La guerre terminée, il s'installe à Montréal et devient journaliste pour Radio-Canada International (RCI). Il est animateur à La Voix du Canada, un service destiné aux auditeurs de France et d'Europe. C'est là qu’il commence à pratiquer le reportage.
En avril 1949, il intègre le service national de Radio-Canada. Il anime l'émission d'actualité Journalistes au micro. Il brille par son charisme et reçoit rapidement les éloges de ses collègues malgré un physique peu avantageux et une voix qui n'est pas radiophonique.

Article sur le programme La Voix du Canada. Février 1949.
Radio-Canada International

Quelques journalistes du Cercle des journalistes de Montréal réunis autour d'un micro de C.B.C. avec leur collègue René Lévesque leur montrant un texte. Juin 1949.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Une autre guerre
En 1951, l'émission Journalistes au micro est retiré des ondes. René Lévesque retourne au Service international de Radio-Canada. À l'autre bout du monde, éclate la guerre de Corée. En juillet 1951, René Lévesque y est envoyé comme correspondant de guerre. Aussi diffusés sur les ondes du réseau national, ses reportages sur le champ de bataille le font découvrir du grand public. René Lévesque devient un reporter étoile.

René Lévesque s'entretient avec le lieutenant-colonel Jacques Dextraze pendant la guerre de Corée.
Le début de la télévision
En 1953, René Lévesque est promu chef du nouveau service des reportages de Radio-Canada. Il crée Carrefour, avec la journaliste Judith Jasmin. Présentée aux heures de grande écoute, cette nouvelle émission radiophonique se consacre uniquement aux reportages sur l'actualité. « Approfondir les multiples aspects de la vie quotidienne régionale ou encore aborder les questions d’éducation, de santé publique et de culture, voilà le mandat du magazine radiophonique Carrefour. » - Radio-Canada
Sur les ondes de la radio de Radio-Canada, il animera également les émissions Premier plan et La revue de l'actualité aux côtés de Judith Jasmin. Avec la popularité grandissante du cinéma, René Lévesque devient critique à l'émission La Revue des Arts et Lettres.
La télévision fait son apparition au Québec. L'émission Carrefour devient télédiffusée en 1955. « Elle est maintenue aux heures de grande écoute, chaque soir de semaine entre 18 h 15 et 19 h 15. Pour René Lévesque, ce passage à la télévision cimente sa consécration en tant que journaliste vedette. En avril 1956, Carrefour est écoutée par près de 60 % des foyers montréalais. L'émission se penche, sous la forme d'entrevues et de reportages, sur divers enjeux qui traversent le Québec de l'époque, de la condition féminine à la place du joual dans l'identité québécoise. Carrefour s'offre même parfois des invités de marque, notamment lorsque René Lévesque interviewe Eleanor Roosevelt, ancienne première dame des États-Unis. » - Wikipédia
Le 20 juin 1956, journée d’élections générales au Québec, le journaliste René Lévesque recueille les opinions des électeurs de la circonscription montréalaise de Laurier. Quatre ans plus tard, il sera élu député de cette même circonscription sous la bannière libérale.
Vox pop électoral de René Lévesque à l'émission Carrefour. Radio-Canada. 20 juin 1956.
L’animateur de l’émission Premier plan René Lévesque raconte le combat des Noirs américains contre la ségrégation raciale.
Reportage de René Lévesque à l'émission Premier plan. Radio-Canada. 1er mai 1960.
Point de mire
Le 28 octobre 1956, c’est la première diffusion de l’émission qui deviendra mythique : Point de mire. Devenu contractuel à Radio-Canada, René Lévesque crée cette émission qu’il anime en direct pendant trois ans. Claude Sylvestre en est le réalisateur.
« Chaque semaine, l’émission analyse en profondeur un événement de l’actualité politique nationale ou internationale à l'aide de graphiques, de cartes et d'extraits filmés. Point de mire est d'abord présentée tard le dimanche soir, de 23 h 15 à 23 h 45, soit après le Téléjournal et les Nouvelles sportives. Cette case ingrate de la grille horaire n’empêchera pas l'émission de gagner rapidement en notoriété. Dès sa première saison, l’émission Point de mire remplit son pari d’être à la fois instructive et populaire. Avec son talent de communicateur et ses connaissances fort étendues, le journaliste René Lévesque donne du relief à ce magazine télévisé déjà intéressant par son sujet qui fait les manchettes. Le lundi matin, les conversations tournent inévitablement autour de la dernière analyse de Point de mire. À l’été 1957, ce sont 57 % des téléspectateurs de la région montréalaise qui sont à l’écoute de l’émission. […] En 1958, l’émission Point de mire est désormais programmée le mardi soir, à 22 h 30. » - Radio-Canada
« Lévesque travaille d'arrache-pied pour proposer du contenu de qualité. Il se concentre sur l'actualité internationale, comme la crise du canal de Suez ou les luttes anticoloniales qui secouent le monde à l'époque. René Lévesque n'hésite pas non plus à prendre position lors de sa demi-heure d'antenne, notamment sur la question de la place du Québec au sein du Canada. » - Wikipédia





Photographies de l'émission Point de mire. Radio-Canada. Entre 1956 et 1959.

Liste des thèmes abordés dans la première saison de l'émission Point de mire. Radio-Canada. Vers 1957.
Radio-Canada
René Lévesque y offre une analyse détaillée de la guerre d'Algérie. Il en fait ressortir toute les nuances et la complexité, en prenant notamment le temps de dresser un portrait de la politique colonialiste française. « C’est un véritable labyrinthe presque incompréhensible », explique le journaliste chevronné, « mais en même temps, c’est l’un des plus sérieux problèmes qui se posent dans le monde d’aujourd’hui ».
Version intégrale de la première émission de la troisième saison de l'émission Point de mire. Radio-Canada. 7 octobre 1958.

Émission Point de mire sur la cassette VHS volume 3 du coffret souvenir Classique des années cinquante pour souligner les 40 ans de Radio-Canada. Radio-Canada. 1992.
Collection Dave Turcotte
Don d'Alexandre Girard-Duchaine
Grève des réalisateurs de Radio-Canada
En décembre 1959, la grève des réalisateurs de Radio-Canada bouleverse la carrière de René Lévesque. L’émission Point de mire est suspendue. Rapidement, il manifeste aux côtés des grévistes même s’il n’est pas directement touché par ce conflit. Il s’outre de l’indifférence du gouvernement fédéral et des collègues de la CBC devant ce conflit de travail qui s’étire sur environ trois mois. Lévesque devient ni plus ni moins une figure de proue de ce conflit.
« Les scènes de brutalité policière et son arrestation aux côtés de son ami et leader syndical Jean Marchand accentuent la fracture entre René Lévesque et Radio-Canada. Au cœur de la grève, il crée l'émission Ce qui se brasse, à CKAC, où il ne se gêne pas pour émettre des opinions engagées qui ne plaisent pas aux patrons de la société d'État. Lorsque ces derniers le forcent à choisir entre Ce qui se brasse et Point de mire, Lévesque est sans équivoque : "J’ai fini d’être l’esclave de Radio-Canada. Je compte bien à l’avenir m’orienter comme bon me semblera dans de nouvelles directions...". Le 24 avril 1960, il coupe définitivement les ponts avec Radio-Canada et met le cap sur de « nouvelles directions » qui le mèneraient bientôt au sommet du Québec. » - Wikipédia
Petit Point de mire sur la grève des réalisateurs de Radio-Canada. CSN. 1959.
LE JOURNALISTE

Article René Lévesque un intérêt dévorant : Le Canada français. Journal La Presse. 7 juillet 1962.
Collection Dave Turcotte

Après avoir perdu son ministère suite à la défaite du gouvernement Lesage en 1966, René Lévesque, encore député, signe une page dans le journal Dimanche-Matin sur l'actualité.
Publicité de la page Point de mire de René Lévesque. Journal Dimanche-Matin. 1966.
Collection Dave Turcotte


Article d'Emmanuel Bilodeau, alors stagiaire au journal La Presse, sur celui qu'il personnifiera au petit écran près de vingt ans plus tard.
Pages 1 et 5 du journal Télé-Presse. 15 au 22 août 1987.
Collection Dave Turcotte

Après sa démission à titre de premier ministre du Québec, René Lévesque est retourné au journalisme et à l'animation d'émission télévisée d'affaires publiques.
Page 29 du journal Échos-Vedettes. 7 au 13 novembre 1987.
Collection Dave Turcotte
Le ministre
Lévesque le libéral
Élection québécoise du 22 juin 1960
« À la fin des années 1950, René Lévesque figure parmi les antiduplessistes. Libéral dans l’âme, Lévesque a soif de changement dans un Québec dirigé par l’Union nationale, parti conservateur et ruraliste, proche des milieux cléricaux. » - Wikipédia
Le 6 mai 1960, la candidature de René Lévesque dans le comté de Montréal-Laurier est annoncée dans la presse. « Il ne s’agit pas d’un territoire facile à conquérir, même pour un candidat vedette, comme l’a démontrée quatre ans plus tôt la cuisante défaite du journaliste Pierre Laporte face à l’unioniste Arsène Gagné. Majoritairement francophone, le comté est tout de même composé d’un tiers de Québécois issus de la diversité, principalement des Grecs et des Italiens. Cette composante démographique donne à Montréal-Laurier une réputation d’imprévisibilité électorale. Il s’agit toutefois d’un électorat intéressant pour René Lévesque, un “populiste” et “internationaliste” sensible aux questions d’immigration et de vivre-ensemble. » - Wikipédia
« De l’autre côté, les unionistes ne ménagent pas leurs efforts pour discréditer René Lévesque. En pleine Guerre froide, alors que le spectre du communisme plane sur l’Occident, ces derniers usent de tactiques électorales qui rappellent le maccarthysme. La propagande de l’Union nationale associe René Lévesque à Nikita Krouchtchev, publiant des photographies des deux hommes côte à côte lors du voyage de Lévesque en URSS. Pour les unionistes, il représente “une inclinaison plus gauchiste que jamais du Parti libéral”. » - Wikipédia
Cette campagne électorale est aussi marquée par de nombreuses irrégularités. On n’a qu’à penser au bourrage des urnes et à l’intimidation dans et à l’extérieur des bureaux de vote. Fait à noter, un candidat du même nom que René Lévesque se porte candidat libéral indépendant pour confondre les électeurs.
« Pendant ce temps, Lévesque parcourt son comté à la rencontre de l’électorat. Il privilégie une approche intimiste, faisant du porte-à-porte pour rencontrer les électeurs chez eux. Ces “assemblées de cuisine” deviendront quelques années plus tard une approche privilégiée du Parti Québécois. René Lévesque mise également sur de nombreux discours alors qu’il devient l’orateur le plus prolifique du Parti libéral lors de la campagne de 1960. Ses assemblées attirent les foules et sont particulièrement efficaces pour caricaturer l’Union nationale. Il insiste notamment sur le scandale du gaz naturel de 1957, l’exploitation des ressources naturelles, la corruption, l’autonomie provinciale et l’état de l’éducation. Le 20 juin 1960, le Parti libéral conclut sa campagne électorale par une grande assemblée au Palais du commerce de Montréal. Ce ralliement attire une foule de 25 000 personnes que René Lévesque galvanise en véritable tribun populaire, volant même la vedette à Jean Lesage. » - Wikipédia
Le 22 juin 1960, René Lévesque est élu par une majorité de 129 voix. Le Parti libéral prend le pouvoir et forme un gouvernement majoritaire, mettant fin à un peu plus de 15 ans du règne de l’Union nationale. Le 4 juillet, René Lévesque est officiellement assermenté député de Montréal-Laurier.

Résultats de l'élection québécoise de 1960 dans la circonscription de Montréal-Laurier.
Musée virtuel d'histoire politique du Québec



Publicités du candidat libéral René Lévesque . Parti libéral du Québec. 1960.
Collection Dave Turcotte

Publicité de la grande assemblée libérale de fin de campagne du 20 juin 1960 à Montréal. Parti libéral du Québec. 1960.
Collection Partis politiques.
Assemblée nationale du Québec.

Revue Cité libre sur l'élection du 22 juin 1960. Août-septembre 1960.
Collection Dave Turcotte
Ministre des Travaux publics du 5 juillet 1960 au 28 mars 1961
Le 5 juillet 1960, René Lévesque est assermenté ministre des Travaux publics dans le cabinet du premier ministre Jean Lesage. Son premier mandat est de s'attaquer au favoritisme et au clientélisme qui règnent au sein de l’État. Rapidement, il réalise l'ampleur de la corruption, car il se fait offrir de nombreux pots-de-vin. Il fait l’inventaire des dossiers en cours et procède à des appels d'offres publics pour les contrats dépassant les 25 000 $.
Ministre des Ressources hydrauliques du 5 juillet 1960 au 28 mars 1961
Le 5 juillet 1960, René Lévesque est aussi assermenté ministre des Ressources hydrauliques dans le cabinet du premier ministre Jean Lesage. Il s'entoure d'économistes afin de l’aider à favoriser une place plus grande à l'État québécois dans la gestion des ressources hydrauliques. En ce sens, il fait le choix de confier l'aménagement du barrage sur la rivière Manicouagan à Hydro-Québec plutôt qu’à des compagnies américaines. Il s’assure aussi qu’Hydro-Québec fasse affaire avec des entrepreneurs locaux plutôt qu’étrangers. Ainsi, il permet à la société d'État d'acheter québécois même si les contrats coûtent 10% ou 15% plus cher.

Photographie de l'assermentation de René Lévesque à titre de ministre des Travaux publics et ministre des Ressources hydrauliques. 5 juillet 1960.
Collection Dave Turcotte
Ministre des Richesses naturelles du 28 mars 1961 au 19 janvier 1966
Le 28 mars 1961, René Lévesque est assermenté ministre des Richesses naturelles dans le cabinet du premier ministre Jean Lesage. Ce ministère, nouvellement créé, regroupe le ministère des Ressources hydrauliques et celui des Mines. Il réalise rapidement toute l’importance de l’industrie minière dans l’économie québécoise.
« Malgré les retombées économiques et la création d’emplois, le secteur minier est largement dominé par les capitaux étrangers : il est contrôlé à plus de 60 % par les Américains. Le Québec est d’ailleurs la province où les multinationales engendrent la plus grande marge de profit en Amérique du Nord et, à l’échelle canadienne, payent le moins de redevances. René Lévesque se donne donc pour objectif de leur faire payer une juste part. Pour ce faire, le Parti libéral lance une réforme de la Loi des mines en mai 1961. L’État québécois augmente alors les redevances exigées aux compagnies étrangères en plus de stimuler l’exploitation et l’exploration minières en s’octroyant le droit de retirer les baux des compagnies inactives. Lévesque n’hésite pas à sauter dans la mêlée et à affronter les entrepreneurs récalcitrants, quitte à déclencher des polémiques. » - Wikipédia
« S’il ne peut pas nationaliser l’industrie minière, René Lévesque compte impliquer davantage l’État au sein du processus d’exploration. C’est dans cette perspective que l’électrisant ministre des Ressources naturelles crée une nouvelle institution : la Société québécoise d’exploration minière (SOQUEM). La nouvelle société, qui n’a pas tout de suite reçu l’approbation de Jean Lesage lorsque Lévesque soumit son mémoire au cabinet, finit par devenir un symbole fort de la réappropriation du territoire par l’État québécois. Lorsque la SOQUEM entame ses premiers projets, en Abitibi-Témiscamingue, le ministère des Ressources naturelles est inondé de lettres d’ingénieurs québécois exilés à l’étranger. Ces derniers, enthousiasmés par les réformes du gouvernement Lesage, désirent revenir au pays pour travailler chez eux. » - Wikipédia
Élection québécoise du 14 novembre 1962
« À l’automne 1961, René Lévesque reprend un slogan des années 1930 qui deviendra un symbole de la Révolution tranquille : “Soyons maîtres chez nous !”. Il prévient également le reste du Canada : “Les Canadiens français ne tolèreront plus le statut de citoyens de second ordre dans leur propre province. L’époque des bâtisseurs d’empire et de la domination des grandes entreprises est révolue.” Il lui reste toutefois à convaincre son chef, Jean Lesage, qui est encore sceptique quant à l’efficacité économique et la popularité d’un tel projet. À l’été 1962, René Lévesque parcourt les quatre coins de la province afin de tâter le pouls du public et convaincre la population du bien-fondé de la nationalisation de l’hydroélectricité. » - Wikipédia
« Les 4 et 5 septembre 1962, le Conseil des ministres tient une réunion gardée secrète au camp de pêche du Lac-à-l’épaule dans l’actuel Parc national de la Jacques-Cartier. C’est au cours de cette fin de semaine que René Lévesque réussit à convaincre le caucus libéral d’aller de l’avant avec le projet de nationalisation. On décide également de déclencher des élections générales anticipées afin de soumettre le projet aux électeurs québécois. » - Wikipédia
Le 14 novembre 1962, le Parti libéral de Jean Lesage est réélu au pouvoir avec un plus grand nombre de députés : 63 sièges sur 95 et 56,40 % des voix. Dans la circonscription de Montréal-Laurier, René Lévesque est lui aussi réélu avec une plus grande majorité.

Résultats de l'élection québécoise de 1962 dans la circonscription de Montréal-Laurier.
Musée virtuel d'histoire politique du Québec

Publicité électorale du Parti libéral dans le journal L'Écho de Louiseville. 25 octobre 1962.
Collection Dave Turcotte

Publicité électorale du Parti libéral à la page 6 dans le Bulletin des agriculteurs. Octobre 1962.
Collection Dave Turcotte

