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Je me souviens

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DRAPEAU

FLEURDELISÉ

BOULEAU 

JAUNE

HARFANG DES NEIGES

IRIS

VERSICOLORE

PAPILLON

AMIRAL

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Fleurdelisé

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À quinze heures, le 21 janvier 1948, le fleurdelisé flotte pour la première fois sur la tour centrale de l’Assemblée nationale. Ce jour-là, le premier ministre Maurice Duplessis met fin à plusieurs décennies de débat en accordant au fleurdelisé le statut de drapeau officiel du Québec.

 

Le drapeau du Québec est généralement désigné sous le nom de drapeau fleurdelisé. Les éléments et les couleurs qui le composent sont présents en Amérique depuis des centaines d’années. La croix blanche sur un champ d’azur rappelle une ancienne bannière de l’armée française, et les quatre fleurs de lys symbolisent la France.

 

Mais d’où vient la fleur de lys ? La plupart des spécialistes croient qu’il s’agit d’une fleur stylisée, mais sans rapport avec le lis blanc. « La fleur de lys était jadis le symbole du pouvoir de la monarchie en Europe. Mais on en trouve des traces encore plus loin : trois mille ans avant notre ère, on l’utilisait déjà chez les Assyriens comme motif décoratif. L’historien Claude Paulette rappelle que c’est au cours d’un combat à Tolbiac que Clovis aurait échangé les trois crapauds de son bouclier, symboles païens, contre trois fleurs de lys d’or que lui proposait un ange. Le miracle a donné la victoire à Clovis qui a accepté de se faire baptiser, devenant ainsi le premier roi chrétien de la France. […] Elle est apparue progressivement sur les sceaux, les vêtements et les armoiries des rois de France après le sacre de Clovis. ». (Extrait de la brochure « Les 50 ans du fleurdelisé »)

 

 

Régime français

 

À la recherche de terres inconnues « où l’on dit trouver grande quantité d’or et d’autres riches choses », Jacques Cartier explore le golfe du Saint-Laurent. En 1534, à Gaspé, il prend possession du territoire du Québec au nom du roi de France, François 1er. Dans le récit de ses voyages, le navigateur mentionne qu’il plante, à Gaspé en juillet 1534, puis à Québec en mai 1536, des croix portant l’écu de France : trois fleurs de lis d’or sur champ d’azur. C’est ainsi que commence l’histoire de nos drapeaux.

 

En 1608, Samuel de Champlain fonde Québec. Sur une carte, publiée en 1612, Champlain dessine, aux mâts des voiliers qui y figurent, un pavillon à croix blanche sur fond azur. Sous le régime français, les principaux emblèmes adoptés par les régiments, les bataillons et autres troupes sont : le drapeau blanc et l’écu d’azur arborant trois fleurs de lys d’or. « De l’Acadie à la baie d’Hudson, de la vallée du Saint-Laurent et des Grands Lacs à la Louisiane, on les voit soit séparément, soit ensemble, l’écu figurant au centre du pavillon » selon Jacques Archambault et Eugénie Lévesque. Claude Paulette ajoute que « dès 1665, le drapeau blanc est apparu au Canada, apporté par les soldats du régiment de Carignan. Ceux-ci l’ont hissé sur les forts, comme Sorel et Chambly, qu’ils ont construits pour protéger la colonie des attaques iroquoises ».

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Fleurdelise

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Jacques Cartier plante une croix portant l'écu fleurdelisé du roi François 1er à Gaspé le 24 juillet 1534.

Œuvre de Charles W. Simpson. Archives nationales du Canada.

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Pavillon bleu du temps de Samuel de Champlain.

Éditeur officiel du Québec

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Régime britannique

 

« En septembre 1759, à la suite de la bataille des Plaines d’Abraham remportée par l’armée britannique, l’Union Jack remplace le drapeau blanc du roi de France sur les remparts de Québec. L’année suivante, la guerre en Nouvelle-France prend fin lorsque le chevalier de Lévis fait brûler ses drapeaux à l’île Sainte-Hélène plutôt que de les rendre aux vainqueurs. En 1763, par le traité de Paris, la France cède officiellement la Nouvelle-France à la Grande-Bretagne. » (Extrait du fascicule « Le drapeau national »)

 

En 1774, les treize autres colonies anglaises d’Amérique se rebellent contre la Couronne britannique. En octobre de la même année, le Congrès continental lance aux habitants de la vallée du Saint-Laurent un appel les invitant à épouser leur cause sans trop de succès. Dans une volonté d’union des colonies britanniques du Nord et du Sud, les rebelles américains mettent au point une stratégie d’invasion de la vallée du Saint-Laurent, au printemps de 1775.

 

Selon Claude Paulette, « en septembre 1775, les Américains assiègent le fort Saint-Jean, qui résistera une quarantaine de jours, avant d’investir Montréal, qui capitule le 12 novembre. Les Américains établissent leur quartier général au château de Ramezay pendant que le gouverneur Carleton, qui a réussi à fuir la ville, va se réfugier dans les murs de Québec qui sera bientôt assiégée. Dans la nuit du 31 décembre, les généraux Montgomery et Arnold tentent contre la basse ville de Québec l’assaut infructueux au cours duquel Montgomery perd la vie. Le siège se poursuit néanmoins jusqu’au 9 mai 1776. Les Américains n’évacueront complètement le territoire qu’à la fin de juin. Ainsi, pendant sept mois, le Grand Union Flag des insurgés américains a flotté officiellement sur Montréal et une bonne part de la province ».

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Ancien Union Jack.

Éditeur officiel du Québec

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Grand Union flag.

Éditeur officiel du Québec

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Gaston Deschênes explique que « le drapeau royal de l'Union (Union Jack) est créé par la superposition du drapeau de l’Angleterre (croix de Saint-Georges rouge sur fond blanc) et de celui de l’Écosse (croix de Saint-André blanche sur fond bleu foncé). En 1801, après l’union de la Grande-Bretagne avec l’Irlande, on y ajouta une croix rouge pour donner à l'Union Jack la forme qu’il conserve aujourd’hui. »

 

Union Jack.

Wikipédia

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Drapeau des patriotes

 

Une fois passé le choc de la Conquête, le peuple du Québec désire rapidement un drapeau national. Il en est déjà question en 1807. En 1832, des comités régionaux de patriotes choisissent, sans doute influencés par la France, un tricolore, vert, blanc, rouge, en bandes horizontales. Il gagne rapidement la faveur du public. On y ajoute, selon les régions, divers emblèmes : castor, feuille d’érable, maskinongé, aigles, étoiles, devises révolutionnaires.

 

En 1834, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal adopte ce même drapeau, qui est arboré à toutes les manifestations et aux grandes assemblées politiques. Il devient le drapeau officiel de la révolution de 1837-1838 et flotte lors des combats. Le tricolore est également le drapeau de la république du Bas-Canada proclamée par Robert Nelson, le 28 février 1838 à Caldwell’s Manor, près de Noyan. Puis, sa signification révolutionnaire en provoque l’abandon.

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Visitez notre exposition sur la Journée nationale des patriotes.

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Drapeau des patriotes.

Collection Dave Turcotte

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Bannière « de Carillon »

 

Claude Paulette rappelle que « le 24 juin 1848, à Québec, le défilé de la Saint Jean-Baptiste est la scène d’un événement qui va créer une sensation dans l’ancien Bas-Canada et que décrit le Journal de Québec du 27 : “Bientôt on aperçut, au milieu des insignes, resplendissant de clarté et de jeunesse, un vieux drapeau français tombant de vétusté. C’est le drapeau sous lequel s’illustrèrent nos pères à la bataille de Carillon, [aujourd’hui Ticonderoga, dans l’État de New York]. On le portait comme une relique précieuse.” Sur ce grand “drapeau” en lambeaux étaient peintes, d’un côté, les armes royales de France avec des fleurs de lis et, de l’autre, une image de la Vierge portant l’Enfant-Jésus. »

 

Il ajoute que « son possesseur, Louis-de-Gonzague Baillairgé, avocat, affirmait la tenir du frère Louis Martinet, dernier survivant de l’ordre des récollets. Les religieux l’auraient conservée dans leur église après la victoire de Carillon en 1758. […] Baillairgé [le] gardait jalousement et [il] n’a été déployé qu’une fois, en 1848. […] Au décès de Baillairgé, en 1896, ses héritiers purent extraire l’objet de sa gaine et constater qu’il ne s’agissait pas d’un drapeau. […] La dorénavant “bannière” de Carillon est pourtant une relique de la Nouvelle-France, des experts en textile l’ont authentifiée. Elle comporte, par ailleurs, aux pieds de la Vierge, des armoiries, aujourd’hui quasi effacées, d’après lesquelles on peut déduire la date approximative de sa fabrication. Ce blason est celui du marquis de Beauharnois, gouverneur général de 1726 à 1747 ».

 

Cette bannière dite « de Carillon » est reconnue comme l’ancêtre direct de notre drapeau.

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Dessins des deux côtés de la bannière de Carillon.

Éditeur officiel du Québec

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Avers : « [D'une couleur inconnue, possiblement blanc crème] à la Vierge Marie d’argent vêtue de gueules, son manteau d’azur, couronnée, nimbée d’étoiles, tenant l’enfant Jésus, debout sur un croissant posé sur un listel, le tout d’argent, inscrit REFUGIUM PECCATORUM [Refuge des pécheurs] en lettres de sable, soutenu des armes de Beauharnois (d’argent à une fasce de sable accompagnée en chef de trois merlettes du même) sommées d’une couronne de marquis, supportées par deux aigles, d’où pend l’insigne de l’Ordre de Saint-Louis, le tout accompagné de quatre fleurs de lis renversées, deux en bande, deux en barre, le tout d’argent. »

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Revers : « [D'une couleur inconnue, possiblement blanc crème] aux armes de la France moderne (d’azur à trois fleurs de lis d’or) sommées de la couronne royale de France d’or et environnées de deux branches de palmier du même, liées de gueules, le tout accompagné de quatre fleurs de lis renversées, deux en bande, deux en barre, le tout d’argent. »

 

Illustrations en couleurs des deux côtés de la bannière de Carillon.

Wikimedia Commons

Par Yapeitso — Travail personnel, CC BY-SA 4.0

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Le tricolore français

 

Après l’abandon du tricolore patriote, les Canadiens français se prirent d’affection pour un autre tricolore, le bleu blanc rouge de la France. Claude Paulette raconte qu’en « 1854, la France et l’Angleterre se retrouvèrent dans le même camp pour affronter une Russie avide de s’agrandir. La guerre de Crimée provoqua au Canada des élans patriotiques dans la population britannique. À l’annonce d’une première victoire franco-anglaise (bataille de l’Alma) en septembre, Montréal et Québec pavoisèrent aux couleurs des deux alliés. […] Au crédit de cette alliance franco-britannique, il faut encore ajouter la visite du premier navire français sur le Saint-Laurent depuis 1760 et les retrouvailles franco-canadiennes. Le 13 juillet 1855, en effet, La Capricieuse, corvette française de 32 canons, entre dans le port de Québec. Cette visite a un extraordinaire retentissement chez les Canadiens français qui ont l’impression de retrouver la mère patrie. […] Au Québec, le tricolore français conserve ses partisans et sa popularité jusque dans la première moitié du XXe siècle, où il tiendra tête à ses concurrents fleurdelisés. Le poète Louis Fréchette s’en fait le défenseur ; il propose d’y ajouter une feuille d’érable. Certains veulent y accoler un castor ; d’autres, le Sacré-Cœur lui-même. »

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Drapeau de la France.

Collection Dave Turcotte

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Red Ensign

 

Selon Gaston Deschênes, « à la fin du XIXe siècle, l'Union Jack fit place au Red Ensign qui était, à l'origine, le drapeau de la marine marchande britannique. À ce drapeau rouge qui portait un Union Jack dans le coin supérieur gauche, on ajouta, sur le battant, les armes des provinces canadiennes. Au début du XXe siècle, probablement en 1909, le Red Ensign qui flottait au sommet de la tour de l’Hôtel du Parlement fut remplacé par l'Union Jack. Cette décision gouvernementale, qui fit un certain bruit, survenait au moment où des comités de citoyens actifs à Québec et à Montréal faisait la promotion d’un "drapeau national des Canadiens français" ».

 

Wikipédia ajoute pourtant que « le 26 mai 1868, la reine Victoria accorda des armoiries au Québec qui, dès ce moment, permirent de créer un drapeau officiel du Québec. Il s'agissait d'un Blue Ensign avec l'Union Jack dans le coin supérieur gauche et les armoiries du Québec à la droite. Il semblerait cependant qu'il fut utilisé très rarement : plusieurs sources, incluant le site du gouvernement du Québec, mentionnent que ce fut l'Union Jack qui flotta au-dessus du parlement jusqu'au 21 janvier 1948 et non le Blue Ensign québécois. »

 

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Illustrations du Red Ensign du Canada avec les armoiries provinciales de 1868.

Wikimedia Commons

Par Greentubing~commonswiki

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Illustrations du Red Ensign du Canada avec les armoiries canadiennes de 1921.

Wikimedia Commons

Par Hoshie

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Illustrations du Blue Ensign du Québec avec les armoiries de 1868.

Wikimedia Commons

Par Superbenjamin — Travail personnel, CC BY-SA 4.0

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Illustrations du Blue Ensign du Québec avec les armoiries de 1939.

Wikimedia Commons

Par Superbenjamin — Travail personnel, CC BY-SA 4.0

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Drapeau de Carillon

 

L’aube du XXe siècle suscite au Québec une floraison de projets de drapeau. Le 26 septembre 1902, à Saint-Jude en Montérégie, le curé Elphège Filiatrault hisse sur son presbytère un drapeau qu’il a lui-même confectionné et qui ressemble à celui de Carillon : « champ bleu orné de quatre fleurs de lys inclinées et dont les pointes sont orientées vers le centre ». L’abbé Filiatrault, originaire de Saint-Athanase (Saint-Jean-sur-Richelieu) propose « un drapeau nouveau pour un peuple nouveau ». Ce drapeau reçoit un accueil enthousiaste.

 

En 1903, des comités sont formés au Québec pour l’étude d’un drapeau national. Les membres ajoutent au drapeau de l’abbé Filiatrault une image du Sacré-Cœur entourée de feuilles d’érable. Ils l’appelèrent le Carillon-Sacré-Cœur. Claude Paulette rapporte qu’à « Montréal s’organise une grande campagne de promotion : publication d’un volume de 300 pages justifiant le choix, impression de brochures, de cartes postales, vente d’insignes, d’écussons et de drapeaux de divers formats. Le “Carillon-Sacré-Cœur” gagne rapidement la faveur de tous les milieux canadiens-français du Canada et des États-Unis. Mais le créateur du drapeau ne partage pas cet enthousiasme. Appuyé par une bonne fraction de l’opinion publique, l’abbé Filiatrault s’oppose à ce que l’on fusionne deux emblèmes différents, “l’un de la religion, comme le Sacré-Cœur, l’autre de la patrie, comme les couleurs de Carillon”. » Il est tellement populaire qu’en novembre 1926, l’Assemblée législative, dans une loi, le donne pour emblème à la Société Saint-Jean-Baptiste.

 

La présence d’un emblème religieux sur le drapeau contribue cependant à entretenir des hésitations. En 1935, pour favoriser l’adhésion, on propose la suppression du Sacré-Cœur. L’idée gagne des appuis au grand dam du clergé. Dès lors, il commence à se faire appeler : « fleurdelisé ».

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À la suite du travail du député Sylvain Rochon, de la municipalité de Saint-Jude et de la famille Girouard, qui durant des années, a pris soin de ce drapeau, le 21 janvier 2017, à l'occasion du jour du Drapeau, le ministre Luc Fortin émet un avis d’intention de classement pour l’ancêtre du drapeau du Québec. Le drapeau de Carillon est classé depuis 2018 objet patrimonial.

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Drapeau de Carillon.

Wikimedia Commons

Par Ec.Domnowall, CC BY 3.0

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L'abbé Elphège Filiatrault est né à l'angle nord-est de la 1re rue et de la 5e avenue à Saint-Athanase (Saint-Jean-sur-Richelieu), le 27 novembre 1850. Un parc porte d'ailleurs son nom tout près, sur le bord de la rivière Richelieu, face à l'église Saint-Athanase.

Auteur inconnu

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Logo de la municipalité de Saint-Jude intégrant une partie du drapeau de Carillon conçu par l'abbé Elphège Filiatrault. 

Municipalité de Saint-Jude

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Photographie de la plaque commémorative en hommage à l'abbé Elphège Filiatrault. Municipalité de Saint-Jude. 

Collection Dave Turcotte

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Photographie du drapeau de Carillon qui flotte au vent. Municipalité de Saint-Jude. 

Collection Dave Turcotte

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Grâce au travail du député Sylvain Rochon, de la municipalité de Saint-Jude et de la famille Girouard, du drapeau de Carillon est classé comme objet patrimonial, en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec. La décision a été transmise par lettre, le 11 janvier 2018, à la famille Girouard qui, durant des années, a pris un soin jaloux de ce drapeau, conçu par le curé Filiatrault et hissé pour la première fois en 1902 puis le 24 juin 1905, à l’occasion de la fête de la Saint-Jean-Baptiste. Le drapeau a été retrouvé, en 1955, dans le presbytère de la paroisse de Saint-Jude. Composé d'une seule pièce de coton imprimé artisanalement, il comporte une croix blanche sur fond azur et quatre fleurs de lys placées près des coins et pointant vers le centre.

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Photographie de la rencontre avec notamment, le ministre Luc Fortin, le député Sylvain Rochon, le maire de la municipalité de Saint-Jude et l'ex-premier ministre Bernard Landry. 2017.

Collection Sylvain Rochon

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Photographie du drapeau de Carillon original conçu par l'abbé Filiatrault et préservé par la famille Girouard. 2017.

Collection Sylvain Rochon

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Buvard faisant la promotion du drapeau de Carillon.

Collection Alain Lavigne

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Autocollant du drapeau Carillon-Sacré-Cœur.

Collection Dave Turcotte

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Écusson en bois du drapeau Carillon-Sacré-Cœur.

Collection Dave Turcotte

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Drapeau Carillon-Sacré-Cœur.

Collection Dave Turcotte

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Publicité sur le drapeau Carillon-Sacré-Cœur. Librairie L. J. A. Derome Limitée. 1915.

Collection Dave Turcotte

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Drapeau de Carillon modifié.

Collection Pierre Cajolais

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René Chaloult

 

L’après-guerre relance la recherche de symboles nationaux au Québec. Le Canada se cherche aussi un drapeau. En 1945, le premier ministre canadien Mackenzie King crée un comité chargé de la question. Ce comité étudie les 2 695 propositions de drapeaux reçus. Le 11 juillet 1946, la Chambre des communes adopte une version modifiée du « Red Ensign » de la marine britannique. Ce choix est très mal accueilli au Québec. En guise de protestation, le gouvernement québécois choisit de laisser flotter l’Union Jack sur la tour centrale du Parlement.

 

Le 19 novembre 1946, le député indépendant René Chaloult, outré de ce nouveau drapeau, inscrit au débat à l’Assemblée législative la motion suivante :

 

ATTENDU que le 27 février 1946 l’Assemblée législative de Québec a adopté à l’unanimité une motion priant le comité parlementaire fédéral de choisir “un drapeau véritablement canadien”, c’est-à-dire un drapeau qui exclut tout signe de servage, de colonialisme ;

 

QUE cette Chambre invite le gouvernement de Québec à arborer sans délai, sur la tour centrale de son hôtel, un drapeau nettement canadien et qui symbolise les aspirations du peuple de cette province.

 

Le 19 mars 1947, l’Assemblée législative est saisie d’une nouvelle résolution du député René Chaloult sur le drapeau. Il déclare à la Chambre : « Nous avons le droit de réclamer pour la province de Québec un drapeau nettement distinctif, parce que le drapeau signifie l’unité, la fraternité des peuples ; il représente les aspirations et les traditions d’une nation ; il est l’image de la patrie. » Il obtient l’appui d’André Laurendeau, chef du Bloc populaire. Le gouvernement de Maurice Duplessis évite de prendre position en créant un comité « pour étudier les questions et les aspects que soulève la résolution ».

 

« Durant les travaux du comité du drapeau, Chaloult suggère l’adoption du fleurdelisé qui, à son avis, symbolise les aspirations de la population québécoise depuis 40 ans. Onésime Gagnon, présidant le comité, déclare cette proposition irrégulière. Par un vote de 7 contre 3, il est résolu que la motion n’est pas susceptible d’être exécutée immédiatement. En conclusion, le comité formule l’idée que les autorités canadiennes choisissent d’abord un drapeau pour le pays avant que la province délibère sur le choix du sien. Le 24 avril 1947, le deuxième rapport de ce comité est déposé sur la table du greffier de l’Assemblée législative. Chaloult prend la parole. Il s’inquiète des conclusions tirées par le comité : “Sommes-nous un peuple serf ? Nous devrions choisir notre drapeau immédiatement. Une remise me paraît être une fatalité.” » (Extrait du site Internet de l’Assemblée nationale du Québec)

 

Le jour même, le premier ministre Maurice Duplessis lui répond ainsi : « Nous sommes en 1947, et c’est la première fois qu’à la Législature de Québec on se prononce officiellement pour le choix d’un drapeau canadien et québécois. […] J’affirme que nous avons droit aux deux. Nous devrions avoir un drapeau essentiellement canadien-français et, aussi, un drapeau distinctif pour le Québec. Nous voulons pour le Canada un drapeau essentiellement et exclusivement canadien, et nous voulons pour la province un drapeau ne comportant aucun signe de séparatisme, mais symbolisant nos droits et nos aspirations. […] Personne ne nous empêche d’arborer le fleurdelisé, mais quand il s’agit de choisir officiellement un drapeau, il faut prendre des précautions et ne pas procéder avec précipitation ».

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Photographie du panneau d'interprétation sur le député René Chaloult. Municipalité de Kamouraska.

Collection Dave Turcotte

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Photographies du monument en hommage au député René Chaloult. Juin 1998. Municipalité de Kamouraska.

Collection Dave Turcotte

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Photographies du mobilier de salle à manger du député René Chaloult à son appartement de Québec. Musée régional de Kamouraska.

Collection Dave Turcotte

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Photographies du lieu de sépulture du député René Chaloult. Cimetière de Kamouraska.

Collection Dave Turcotte

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Maurice Duplessis

 

Depuis quelque temps, les parlementaires sont inondés de lettres et de résolutions réclamant le drapeau fleurdelisé. Le premier ministre Maurice Duplessis loin d’être déconnecté de cette volonté populaire consulte et étudie plusieurs projets de drapeaux. Claude Paulette précise qu’à « la fin de décembre [1947] ou au début de janvier [1948], il convoque, avec quelques-uns de ses ministres, un fonctionnaire versé en héraldique, Burroughs Pelletier, et lui demande son opinion “sur le sujet et le dessin d’un drapeau pour la province”. M. Pelletier, qui s’intéresse au drapeau depuis plusieurs années, soumet quelques projets à une seconde rencontre : sept dessins qui possèdent un élément commun, l’ancien blason du Québec de 1868, plus conforme, à son avis, aux règles de l’héraldique que les armoiries de 1939. Certains projets combinent des éléments du fleurdelisé (couleur et croix blanche) avec les armoiries ». (Voir section armoiries de cette exposition pour plus de détails)

 

Le premier ministre Duplessis consulte aussi le député Chaloult sur l’idée de placer les armes du Québec ou une feuille d’érable. Chaloult réfléchit, consulte l’abbé Lionel Groulx et suggère plutôt de redresser les fleurs de lis qui penchaient vers le centre du drapeau de Carillon. Cette nouvelle proposition est approuvée par l’héraldiste Burroughs Pelletier.

 

À 11 heures, le 21 janvier 1948, René Chaloult reçoit un téléphone de Maurice Duplessis pour lui dire : « Le fleurdelisé flottera aujourd’hui trois heures de l’après-midi, sur la tour centrale du parlement. » Quelques minutes plus tard, en réunion spéciale, le cabinet ministériel adopte un arrêté en conseil proposé par Jean-Paul Beaulieu, ministre de l’Industrie et du Commerce et député de Saint-Jean. Cet arrêté est immédiatement sanctionné par le lieutenant-gouverneur.

 

L’arrêté consacrant le fleurdelisé comme drapeau officiel du Québec est ainsi libellé :

 

ATTENDU qu’il n’existe pas actuellement de drapeau canadien distinctif ;

 

ATTENDU que les autorités fédérales semblent s’opposer à l’adoption d’un drapeau exclusivement canadien et négligent, en conséquence, de donner à notre pays, le Canada, un drapeau qu’il est en droit d’avoir ;

 

ATTENDU qu’il est juste et convenable que sur les édifices parlementaires de la province de Québec flotte un drapeau qui répond aux traditions, aux droits et aux prérogatives de la province ;

 

ATTENDU qu’au cours de l’an dernier la législature de Québec, à l’unanimité, s’est prononcée en faveur d’un drapeau propre à la province de Québec et qui lui convient ;

 

IL EST ORDONNÉ, en conséquence sur la proposition de l’honorable ministre de l’Industrie et du Commerce :

 

QUE le drapeau généralement connu sous le nom de drapeau fleurdelisé, c’est-à-dire drapeau à croix blanche sur champ d’azur et avec lys soit adopté comme drapeau officiel de la province de Québec et arboré sur la tour centrale des édifices parlementaires, à Québec, et cela avec la modification ci-après, savoir :

 

QUE les lys figurent sur le drapeau soient placés en position verticale.

 

(Voir le texte original de l'arrêté en conseil)

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À 15 heures, à la Chambre, le premier ministre en fait l'annonce officielle, au milieu des applaudissements. Selon le journal La Presse, le premier ministre ajoute : « Nous avons redressé les fleurs de lis pour qu’elles se dirigent droit vers le ciel afin de bien indiquer la valeur de nos traditions et la force de nos convictions ». À la reprise de la séance, à 19 heures, deux drapeaux fleurdelisés sont croisés au-dessus du fauteuil du président, car le nouveau modèle aux fleurs redressées n’existe pas encore.

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« Le gouvernement de ma province vient de nous donner un drapeau, un drapeau que toute la population réclamait, je m’en réjouis profondément. L’adoption de ce drapeau constitue une affirmation de l’autonomie provinciale que défendent le premier ministre et son gouvernement et en particulier le premier ministre qui a posé là un geste d’Honoré Mercier… Quand nous verrons notre drapeau flotter sur la tour centrale de la Législature, nous nous sentirons plus fiers d’être Québécois. »

- René Chalout, député indépendant, 21 janvier 1948.

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Drapeau du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Lors de la reprise de la séance, à 19 heures, le 21 janvier 1948, le premier ministre Maurice Duplessis admire les deux drapeaux fleurdelisés installés au-dessus du fauteuil du président à l'Assemblée législative. Le drapeau aux fleurs redressées n'est pas encore produit à ce moment-là. 

Journal La Presse

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Article du journal Le Canada Français à la page C-2. 21 juin 1978.

Collection Réal Fortin

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Article du journal Le Devoir à la page 2. 25 mai 1948.

Collection Dave Turcotte

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Pages centrales de la publication Québec en plein essor. Québec pays d'avenir. 1948. Ciment Québec Inc.

Collection Dave Turcotte

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Verre commémoratif illustrant le premier ministre Maurice Duplessis devant le drapeau fleurdelisé. Union nationale.

Collection Dave Turcotte

Don de Pascal Bérubé

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Pochette d'allumettes souvenir illustrant d'un côté le premier ministre Maurice Duplessis et de l'autre le drapeau fleurdelisé avec l'inscription « Il assure notre survivance ». Vers 1948.

Collection Alain Lavigne

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Buste du premier ministre Maurice Duplessis avec le drapeau fleurdelisé. 

Collection Dave Turcotte

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Buste du premier ministre Maurice Duplessis devant un drapeau fleurdelisé. 

Musée régional de Kamouraska

Photographie Dave Turcotte

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Toujours dans le vent

 

Le 9 mars 1950, la Loi concernant le drapeau officiel de la province est sanctionnée ce qui ratifie la décision gouvernementale de 1948. Cette loi édicte que le drapeau « généralement désigné sous le nom de drapeau fleurdelisé » doit être arboré « sur la tour centrale des édifices du Parlement de Québec et lors des manifestations officielles de la province ».

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En novembre 1963, le gouvernement décide de prendre les mesures nécessaires pour faire enregistrer le drapeau et les armoiries du Québec. C’est le 10 novembre 1965, en vertu de l’article 9 de la Loi sur les marques de commerce, que le registraire notifie le public de l’adoption du drapeau officiel du Québec, maintenant protégé contre tout emploi abusif.

 

Le 22 juin 1967, le premier ministre Daniel Johnson donne un nouvel élan au drapeau en étendant son usage à tous les établissements scolaires et à tous les édifices publics du gouvernement du Québec. Ce jour-là, le cabinet adopte un arrêté ministériel qui ordonne :

 

QUE le drapeau du Québec soit arboré sur tous les édifices du gouvernement ainsi que sur les édifices des commissions, régies et autres organismes du gouvernement et sur toutes les écoles et maisons d’enseignement relevant du ministère de l’Éducation.

 

QU’il soit arboré à la place d’honneur sur les édifices ci-dessus mentionnés, c’est-à-dire, à droite, s’il y a deux drapeaux, ou, au milieu, s’il y en a davantage.

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Gaston Deschênes ajoute que « le 17 janvier 1968, le gouvernement précisait les proportions du drapeau, soit 2 en hauteur sur 3 en largeur. Le Bureau de normalisation du Québec, un organisme du ministère de l’Industrie et du Commerce, a publié une brochure contenant les normes de fabrication du drapeau. » Malgré tout, l'apparence stylistique du lys ne sera fixée qu'à partir des années 1970. Le dernier ajustement légal date d'ailleurs de 2001.

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Gaston Deschênes raconte qu'il « n’était pas d’usage, à cette époque, de placer un drapeau dans la salle même des délibérations parlementaires. Il y en a un maintenant depuis décembre 1976 ».

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En 1984, l’Assemblée nationale adopte une motion proclamant le 24 mai, fête nationale du Drapeau. C’est à la suite des nombreuses pressions des Sociétés Saint-Jean-Baptiste et du Mouvement national des Québécoises et des Québécois, et pour créer une atmosphère de fierté et de réjouissance du 24 mai au 24 juin, que cette motion a été proposée à l’Assemblée nationale par Guy Chevrette, ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, et appuyée par Michel Gratton, leader de l’Opposition officielle.

 

En 1998, dans le cadre du 50e anniversaire du fleurdelisé, le gouvernement de Lucien Bouchard décrète le jour du Drapeau, le 21 janvier de chaque année, en souvenir du jour où il flotta pour la première fois sur la tour centrale du Parlement. Ce jour du Drapeau remplace la fête nationale du Drapeau. 

 

En 2001, la North American Vexillological Association effectue un sondage auprès de ses membres afin de noter les drapeaux des provinces canadiennes et des États américains. Plus de 29 000 votes ont été recueillis. Le drapeau du Québec est jugé le 3e plus beau drapeau (8,04 sur 10) des 72 en compétition, tout de suite après ceux du Nouveau-Mexique (8,61 sur 10) et du Texas (8,13 sur 10). (Voir les résultats complets du sondage)

 

Le drapeau du Québec fait toujours consensus comme l’ont rappelé tous les premiers ministres qui ont succédé à Maurice Duplessis. Il incarne l’histoire et l’avenir du Québec. Il symbolise la présence dynamique des Québécois partout sur la planète, même en montgolfière. « De tout temps, les Québécois ont été tournés vers la découverte d’espace nouveau. Leurs ancêtres n’ont-ils pas exploré les deux tiers de l’Amérique, porté leur drapeau sur 31 des actuels États américains ? ».

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« D’azur à la croix d’argent

cantonnée de quatre fleurs de lis du même »

 

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Caricature lors du décès en fonction du premier ministre Daniel Johnson. 28 septembre 1968. Journal Montréal-Matin

Collection Dave Turcotte

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Macaron pour souligner le 35e anniversaire du drapeau du Québec. 1983.

Collection Dave Turcotte

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Épinglette pour souligner le 50e anniversaire du drapeau du Québec. 1998. Gouvernement du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Publication Le cinquantième anniversaire du fleurdelisé. Brochure souvenir de la cérémonie commémorative tenue le 10 mars 1998, à l'Assemblée nationale du Québec. 1998. Commission de la capitale nationale du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Publication Les 50 ans du fleurdelisé. 1998. 7 jours.

Collection Dave Turcotte

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Signet pour souligner le 60e anniversaire du drapeau du Québec. 2008. Gouvernement du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Affiche du jour du Drapeau. Mouvement national des Québécoises et des Québécois.

Collection Dave Turcotte

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Signet du jour du Drapeau. Ministère des Relations avec les citoyens et Immigration.

Collection Dave Turcotte

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Affiche signée par le premier ministre Bernard Landry. Parti Québécois. Vers 2002.

Collection Dave Turcotte

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FLEURDELISÉ
 

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Publicité de l'entreprise Le Syndicat de Québec ltée invitant le pavoisement du drapeau fleurdelisé pour les célébrations de la Fête-Dieu, de la Saint-Jean-Baptiste et de la fête du Sacré-Cœur. Après 1948. Journal L'Action catholique.

Collection Dave Turcotte

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Publicité de l'entreprise Le Spécialiste du Bureau inc. invitant le pavoisement du drapeau fleurdelisé pour les premières célébrations du 24 juin depuis son adoption comme drapeau national. 22 mai 1948. Journal L'Action catholique.

Collection Dave Turcotte

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Publicité de l'entreprise Dupuis Frères ltée invitant le pavoisement du drapeau fleurdelisé à l'occasion des fêtes religieuses et patriotiques. Après 1948. Journal L'Action catholique.

Collection Dave Turcotte

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Publicité de l'entreprise Dupuis Frères ltée invitant le pavoisement du drapeau fleurdelisé à l'occasion de la Saint-Jean-Baptiste. Après 1948.

Collection Dave Turcotte

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Bouchon de bouteille de lait utilisant le drapeau fleurdelisé pour démontrer sa provenance.

Collection Dave Turcotte

Don d'Alain Lavigne

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Porte-clés illustrant le drapeau fleurdelisé.

Collection Dave Turcotte

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Assiette décorative illustrant le drapeau fleurdelisé.

Collection Dave Turcotte

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Épinglette illustrant le drapeau fleurdelisé.

Collection Dave Turcotte

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Épinglette illustrant le drapeau fleurdelisé. Gouvernement du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Décalque illustrant le drapeau fleurdelisé.

Éditeur officielle du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Plaque décorative illustrant le drapeau fleurdelisé pour les voitures de fonction des ministres québécois.

Collection Dave Turcotte

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Œuvre d'art populaire à l'effigie du fleurdelisé et du castor. Phi Asselin. 8 décembre 1976.

Collection Alain Lavigne

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Montgolfière Fleur de Lysée

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En 2000, le ministre Bernard Landry ainsi qu'une dizaines de ministres du gouvernement du Parti Québécois financent un ballon aux couleurs du Québec pour faire concurrence à la montgolfière du drapeau du Canada dans les festivals.

 

Plus de 20 ans plus tard, la montgolfière Fleur de Lysée vole toujours. Elle a représenté le Québec dans des festivals de partout dans le monde et même en Thaïlande en février 2020.

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Épinglette illustrant la montgolfière Fleur de Lysée. Gouvernement du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Épinglette illustrant la montgolfière Fleur de Lysée.

Collection Dave Turcotte

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Calendrier 2013-2014 au profit d'une nouvelle montgolfière Fleur de Lysée. 2013. J'aime mon drapeau.

Collection Dave Turcotte

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Papier entête et enveloppe de l'organisme J'aime mon drapeau. 2013. J'aime mon drapeau.

Collection Dave Turcotte

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Carton promotionnel de l'organisme J'aime mon drapeau. 2013. J'aime mon drapeau.

Collection Dave Turcotte

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Carton promotionnel de l'organisme J'aime mon drapeau. 2013. J'aime mon drapeau.

Collection Dave Turcotte

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Montgolfière du Québec en céramique. 2014.

Collection Dave Turcotte

Don de Tristan Gratton

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Affiche de la Fête nationale du Québec de 1978 sous le thème On fête le Québec est au monde. 1978. Comité organisateur de la Fête nationale du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Affiche de la Fête nationale du Québec de 1987 sous le thème On s'y retrouve !. 1987. Mouvement national des Québécoises et des Québécois.

Collection Dave Turcotte

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Affiche de la Fête nationale du Québec de 1990 sous le thème Un pays à faire rêver. 1990. Mouvement national des Québécoises et des Québécois.

Collection Dave Turcotte

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Affiche de la Fête nationale du Québec de 1991 sous le thème Heureux d'être ensemble. 1991. Mouvement national des Québécoises et des Québécois.

Collection Dave Turcotte

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Affiche de la Fête nationale du Québec de 1993 sous le thème Un peuple aussi fort que ses rêves. 1993. Mouvement national des Québécoises et des Québécois.

Collection Dave Turcotte

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Affiche de la Fête nationale du Québec de 2003 sous le thème Rêver bleu. 2003. Mouvement national des Québécoises et des Québécois.

Collection Dave Turcotte

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Photographies de milliers de drapeaux fleurdelisés à la manifestation Non au Canada Bill. 1982.

Collection Dave Turcotte

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Le protocole du drapeau

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« De tous temps et dans toutes les civilisations, le drapeau a servi d'élément d'identification pour reconnaître les siens, attirer l'attention, identifier une juridiction. Il représente donc l'un des plus puissants moyens de communication d'une nation.

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À ce titre, quels que soient le mode d'utilisation du drapeau et les manifestations auxquelles on l'associe, il faut le déployer de manière à faire honneur à son statut de symbole du pays, de la nation ou de la communauté. Pour ce faire, il faut observer certaines règles de base. »

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C'est le ministre de la Justice qui est chargé de l’application de la Loi sur le drapeau et les emblèmes du Québec.

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Voici un lien Internet pour connaître les règles régissant l'utilisation du drapeau fleurdelisé.


Selon Gaston Deschênes, « un drapeau fait normalement l’objet d’un respect particulier. En mars 1955, le surintendant de l’instruction publique adressait des "instructions relatives au drapeau" à toutes les écoles primaires de la province en souhaitant développer chez les élèves "une attitude respectueuse envers cet emblème considéré comme un être vivant et sacré". Rédigé par l’héraldiste Maurice Brodeur, ce texte recommandait notamment de ne jamais utiliser le drapeau comme vêtement, rideau, tenture, drap, nappe, réceptacle ou décor de théâtre, de ne jamais déployer un drapeau sali ou vieilli, de brûler les drapeaux hors d’usage et de ne jamais les jeter aux rebuts. Le chef du service héraldique du Secrétariat de la Province donnait ensuite une longue série de règles concernant le déploiement du drapeau, sa place d’honneur et le "salut au drapeau". »

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Carton résumant les règles de préséance et de respect au drapeau. Ce carton accompagne chaque drapeau fleurdelisé vendu ou offert par l'Assemblée nationale du Québec. Assemblée nationale du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Le salut au drapeau

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« La levée et le salut au drapeau commandent également un protocole particulier. La personne désignée pour lever le drapeau se place devant le mât. On appelle l’attention du public et on demande à tous de se lever. Le drapeau doit alors être hissé en un mouvement vif et ferme; il sera par contre ramené lentement et soigneusement. Une fois le drapeau hissé, les participants sont invités à observer minute de silence. Par la suite, une personne récite la formule du salut au drapeau :

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Drapeau du Québec, salut !
À toi mon respect, ma fidélité, ma fierté.
Vive le Québec,
Vive son drapeau !
»

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- Site Internet de la Fête nationale du Québec

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Carton du texte du salut au drapeau du Québec. Vers 1969.

Collection Dave Turcotte

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Variation indépendantiste du salut au drapeau officiel.

Collection Dave Turcotte

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Gaston Deschênes relate que cette « cérémonie se tenait autrefois, le vendredi, dans les écoles primaires et secondaires. On en trouve la trace dans les années trente, bien avant que le fleurdelisé ne devienne le drapeau officiel. À l’heure prescrite, les élèves se réunissaient au pied du mât extérieur ou devant le drapeau d’honneur placé dans la salle de récréation et un représentant ou une représentante de l’école prononçait le serment rituel. Il a existé plusieurs versions de ce texte. Le plus ancien connu se lisait comme suit :

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À mon drapeau, je jure d’être fidèle;

À la race qu'il représente au Canada français, j'engage mes services;

À sa foi, sa langue, ses institutions, je promets d’être dévoué;

À ses enfants, mon franc respect;

À sa justice, mon ferme appui;

À ses progrès, mon fier concours;

À ses produits, ma préférence;

À ses héros, sa noble histoire, son sol fécond, tout mon amour.

JE ME SOUVIENS !

 

Cette cérémonie se terminait par le chant de l’hymne Ô Canada. »

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Carton de la promesse de fidélité au drapeau canadien français.

Collection Dave Turcotte

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Publications sur le drapeau du Québec. Entre 1978 et 2001.

Collection Dave Turcotte

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Symboles nationaux
 

Selon Gaston Deschênes, « les armoiries, les drapeaux, les devises et les emblèmes servent de moyens d’identification aux pays, aux nations, aux groupes, aux institutions et aux individus. Ce sont des symboles distinctifs qui reflètent leur histoire, leurs valeurs et leurs traditions. Au Moyen-Âge, les chevaliers portaient des écus, sorte de boucliers sur lesquels ils faisaient dessiner des animaux, des végétaux, des objets ou des formes géométriques qui les identifiaient à la guerre et dans les tournois. Telles sont les origines des armoiries. Tous les États se donnent des symboles distinctifs. Les armoiries ont perdu de la popularité au profit des drapeaux qu’on arbore dans les cérémonies protocolaires, les rassemblements populaires et les rencontres sportives. Les hymnes nationaux jouent le même rôle sur le plan musical et les devises véhiculent des valeurs fondamentales ou des thèmes historiques. De nos jours, sous la pression de divers groupes, on multiplie les symboles : les emblèmes floral, aviaire, forestier, minéral et autres mettent en évidence les richesses naturelles d’un pays et servent aussi d’incitatif au respect de l’environnement. »

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Le Québec arbore différents symboles nationaux. Ces symboles témoignent de l’histoire du Québec, de sa nature hivernale et de son identité collective. Voici les symboles nationaux du Québec.

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Le Quadriptyque est une œuvre de l'artiste Patrick Monast située dans les jardins de l'Assemblée nationale du Québec. Cette installation majeure renferme un tableau différent au fil des quatre saisons de septembre 2022 à août 2023. Ces tableaux représentent les trois emblèmes nationaux québécois et les armoiries. 

 

Photographie du Quadriptyque. Patrick Monast. 2022.

Assemblée nationale du Québec

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Coffret de 4 sous-verres en noyer illustrant les 4 tableaux du Quadriptyque. Assemblée nationale du Québec. 2022.

Collection Dave Turcotte

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Bouleau jaune

 

En 1985, l’Association forestière canadienne mettait sur pied un comité en vue d’inciter chaque province et territoire à se doter d’un emblème arborescent. Pour souligner l’importance de la forêt dans la vie des Québécois, le gouvernement du Québec a choisi le bouleau jaune comme arbre emblématique le 17 novembre 1993. Il a ainsi été préféré au premier arbre proposé, l’orme d’Amérique, jugé trop sensible aux maladies pour devenir un symbole viable.

 

Selon Wikipédia, « les premiers colons l’appellent merisier en le confondant avec le cerisier sauvage européen à qui il ressemble par le grain du bois et les feuilles. Les autochtones l’utilisaient en tisane anti-inflammatoire et se servaient du bois pour fabriquer des objets utilitaires et rituels ».

 

En plus d’être, l’un des bois nobles les plus connus au Québec, le bouleau jaune, se distingue par la variété de ses usages et par sa valeur commerciale élevée. Des premiers temps de la Nouvelle-France jusqu’à nos jours, le bouleau jaune a toujours été présent dans le quotidien des Québécois. Cet arbre dont le bois est très recherché en construction et en ébénisterie est répandu dans les forêts du Québec. Les Québécois ont appris à le travailler pour en tirer des meubles, mais aussi, et surtout, à l’admirer à l’automne lorsque ses feuilles se pare de ses jaunes orangés. Le bouleau jaune fait vraiment partie du paysage québécois.

 

 

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Fiche technique

(Données du ministère de la Justice du Québec)

 

Nom scientifique

Betula alleghaniensis Britton

 

Taille

D’une hauteur moyenne de 28 m et d’un diamètre moyen de 70 cm, le bouleau jaune est le plus grand des bouleaux indigènes.

 

Écorce

À l’âge adulte, il se distingue par le doré de son écorce satinée qui s’effiloche en fines lanières minces et frisées. Ses ramilles ont un goût de thé des bois.

 

Feuilles

De la forme d’un œuf à la pointe allongée, les feuilles sont simples, alternes et striées d’environ douze paires de nervures. Leur pourtour est doublement et finement dentelé.

 

Fruits

Les chatons ont 2 à 3 cm de longueur. De forme ovale et dressés sur les branches, ils sont constitués de petites écailles à trois lobes. Chaque écaille renferme une graine dotée de deux ailes. Ces graines légères peuvent voyager, au gré des vents, sur de longues distances avant de se déposer au sol.

 

Habitat

Présent surtout en milieu forestier, le bouleau jaune côtoie des essences comme l’érable à sucre, le hêtre, le tilleul et certains conifères, dont le pin blanc et le sapin baumier.

 

Distribution

Le bouleau jaune pousse principalement dans la zone de la forêt méridionale québécoise. C’est d’ailleurs l’un des endroits où l’on retrouve le plus de bouleaux jaunes au monde.

 

Utilisation

Le bois du bouleau jaune est très recherché comme bois d’œuvre. Il est aussi utilisé en ébénisterie et pour la fabrication de placage et de contreplaqué. Son bois dur à grain serré en fait un excellent bois de chauffage.

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Bouleau

BOULEAU JAUNE
 

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Photographies du bouleau jaune.

Ministère de la Justice du Québec

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Dépliant Le bouleau jaune, arbre emblématique du Québec.

Gouvernement du Québec.

Ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs.

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Épinglette à l'effigie du bouleau jaune. Gouvernement du Québec. 1993.

Collection Dave Turcotte

Don Christian Tailfer

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Épinglette à l'effigie du bouleau jaune.

Collection Dave Turcotte

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Épinglette à l'effigie du bouleau jaune.

Gouvernement du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Harfang des neiges

 

Bien que le harfang des neiges ne soit pas le plus familier des oiseaux du Québec, celui qui décroche le titre de « plus imposant hibou du nord » est aussi, sans contredit, l’un des plus beaux d’Amérique. Aucun oiseau ne symbolise davantage la blancheur des hivers québécois. « Mon pays, c’est l’hiver. Mon oiseau, le harfang des neiges ! » Le 15 décembre 1987, l’Assemblée nationale lui désigne le titre d’emblème aviaire du Québec, après qu’il eut été plébiscité par les ornithologues amateurs. Bien que les spécialistes s’étaient entendus sur une liste finale de cinq ou six espèces dont la Mésange à tête noire et le Merle d’Amérique, le choix final s’est arrêté sur le splendide Harfang des neiges.

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Gaston Deschênes précise que « l’oiseau ne devait pas figurer comme emblème d’une autre province canadienne ou d’un État américain; l’espèce devait être présente toute l’année sur le territoire québécois; le nom ne devait pas correspondre à une entité géographique, être facilement identifiable, etc. Comme le soulignait le porte-parole du gouvernement lors du débat sur le principe du projet de loi, cet oiseau "est d’abord le symbole de la conservation des ressources et de la préoccupation des Québécois, surtout les jeunes, pour leur milieu de vie, leur qualité de vie". » 

 

À ce sujet, le biologiste Jacques Prescott, co-fondateur de l’Animalium, le musée zoologique de Mont-Tremblant, raconte qu’en 1987, il a demandé à son père « de faire jouer ses relations auprès du gouvernement [du premier ministre] Robert Bourassa pour convaincre l’Assemblée nationale d’adopter un emblème aviaire. Depuis quelques années déjà, le Club des ornithologues du Québec faisait campagne pour que le harfang des neiges soit désigné oiseau emblème et un coup de pouce politique devenait nécessaire pour concrétiser ce projet ».

 

« Vivant dans le Grand Nord, mais visitant le sud du Québec chaque hiver, le harfang représente un formidable symbole qui rappelle aussi bien les splendeurs de la saison froide que l’importance de la conservation de l’environnement auquel sa survie est reliée. En outre, le choix d’un rapace a le mérite d’attirer l’attention sur une espèce d’oiseau mal connue et souvent menacée ». (Extrait de la brochure « Les 50 ans du fleurdelisé ».)

 

Depuis 2018, le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs reconnaît annuellement l’implication d’individus, d’organismes, d’entreprises, d’établissements d’enseignement et de recherche qui épaulent le ministère dans l’atteinte de sa mission de conservation, de gestion et de mise en valeur de la faune par la remise des prix « Harfang des neiges ».

 

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Fiche technique

(Données du ministère de la Justice du Québec)

 

Nom scientifique

Bubo scandiacus (Linné)

 

Longueur

Entre 50 cm et 76 cm

 

Envergure

Entre 1,3 m et 1,8 m

 

Poids

1,6 kg (mâle) et 1,7 kg (femelle)

 

Vol

Environ 80 km/heure (chasse)

 

Longévité

Environ 9 ans en liberté

 

Nidification

Le harfang construit son nid à même le sol sur un monticule, à l’endroit le plus élevé et le plus sec de la toundra. La femelle pond entre 5 et 9 œufs, et l’incubation dure de 30 à 37 jours. Durant cette période, le mâle chasse pour nourrir la femelle. Les oisillons quittent le nid environ 16 jours après leur naissance et sont ensuite prêts à prendre leur envol 27 à 41 jours plus tard.

 

Nourriture

Actif le jour, le harfang se nourrit principalement de petits rongeurs, en particulier le lemming qui est sa proie favorite.

 

Répartition

Le harfang des neiges nidifie au nord et hiverne au sud du Québec.

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Harfang

HARFANG DES NEIGES
 

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Photographies d’harfangs des neiges.

Ministère de la Justice du Québec

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Harfang des neiges naturalisé.

Musée québécois de l'agriculture et de l'alimentation

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Chronique Chasse et pêche de François Roy. Vers 1974.

Collection Dave Turcotte

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Vidéo hommage des lauréats des prix Harfang des neiges 2020.

Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec

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Affiche promotionnelle présentant l'harfang des neiges, l'oiseau emblématique du Québec. Société de la Faune et des parcs du Québec.

Prêt de la Société nationale des Québécois Richelieu-Saint-Laurent

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​

Carte postale La voix du Québec au sommet des Amériques. 2001.

Collection Dave Turcotte

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Thématique Québec, emblème de notre fierté de la Fête nationale du Québec 2017.

Mouvement national des Québécoises et des Québécois​

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Marque-page métallique à l'effigie du harfang des neiges.

Collection Dave Turcotte

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Porte-cartes professionnelles à l'effigie du harfang des neiges.

Collection Dave Turcotte

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Épinglette à l'effigie du harfang des neiges.

Gouvernement du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Épinglette à l'effigie du harfang des neiges.

Gouvernement du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Épinglette à l'effigie du harfang des neiges.

Collection Dave Turcotte

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Épinglette à l'effigie du harfang des neiges.

Collection Dave Turcotte

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Épinglette à l'effigie du harfang des neiges dans le cadre de la Fête nationale du Québec. Mouvement national des Québécoises et des Québécois. 2017.

Collection Dave Turcotte

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Sous-verre en noyer illustrant l'harfang des neiges issue du coffret souvenir des 4 tableaux du Quadriptyque. Assemblée nationale du Québec. 2022.

Collection Dave Turcotte

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Le Quadriptyque est une œuvre de l'artiste Patrick Monast située dans les jardins de l'Assemblée nationale du Québec. Cette installation majeure renferme un tableau différent au fil des quatre saisons de septembre 2022 à août 2023. Ces tableaux représentent les trois emblèmes nationaux québécois et les armoiries. 

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Le harfang des neiges, œuvre des artistes Johanne Fréchette, Diane Tremblay et Patrick Monast, est le 2e tableau du Quadriptyque. Il est présenté de décembre 2022 à mars 2023.

 

Photographie du Quadriptyque - Le harfang des neiges. Johanne Fréchette, Diane Tremblay et Patrick Monastssemblée nationale du Québec. 2022.

Collection Dave Turcotte

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Peluche en forme du harfang des neiges vendu à la boutique de l'Assemblée nationale du Québec.

Collection Dave Turcotte​

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Iris versicolore

 

Saviez-vous que le Québec a eu deux fleurs emblématiques dans son histoire ? Tout d’abord, le lis blanc est choisi en 1963 parce qu’il ressemble à la fleur de lys qui symbolise la France, nation fondatrice du Québec. Ce choix fut remis en cause par les botanistes, puisque le lis blanc ne pousse pas à l’état sauvage au Québec. En 1999, visant à se doter d’un emblème floral véritablement représentatif de la flore d’ici, le gouvernement de Lucien Bouchard corrige cette erreur héraldique en adoptant l’iris versicolore comme fleur emblématique.

 

 

Lis blanc

 

Comme les autres provinces et territoires, le Québec se devait, selon une coutume anglo-saxonne, de posséder une fleur emblématique qui le distingue. La botaniste Gisèle Lamoureux rappelle que le choix du lis répondait à une urgence : « C’est dans le cadre d’un projet de timbres que le ministère fédéral des Postes a demandé au Québec sa fleur emblématique. Désespoir : il n’en avait pas. »

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Dès lors, « le lis s’impose naturellement à l’esprit du législateur, par analogie au lis héraldique du drapeau. En 1962, le chef du gouvernement, M. Jean Lesage, manifeste l’intention de le faire adopter par l’Assemblée législative. Concert de protestations, nouvelles polémiques, vives controverses. Historiens, héraldistes, botanistes, dans l’espoir d’influencer la décision officielle, proposent diverses fleurs indigènes, prétextant que le lis, plante exotique, ne vie qu’avec difficulté au Québec. Le projet de loi est néanmoins adopté en 1963. Le texte législatif stipule que "le lis de jardin, connu en botanique sous le nom de Lilium candidum, est désigné officiellement comme emblème floral du Québec" ». (Extrait du livre Le drapeau québécois)

 

Bien avant, « en 1955, en réponse à une demande de l'Aviation royale canadienne qui désirait reproduire les emblèmes provinciaux, le sous-secrétaire de la province et son chef héraldiste avaient émis l’opinion que le lis de jardin pouvait servir d’emblème floral en attendant une décision officielle. », raconte Gaston Deschênes.

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C'est donc le 23 janvier 1963 que l’Assemblée nationale adopte la Loi concernant l’emblème floral de la province. Il faudra attendre au 13 mars 1963 pour sa sanction officielle :

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« ATTENDU QUE le lis blanc figure sous sa forme héraldique dans les armoiries de la Province et sur son drapeau officiel;

ATTENDU QU'IL convient que cette fleur, reliée aux origines historiques et aux traditions du Québec, soit désignée officiellement comme emblème floral de la Province;

[...]

1. Le lis blanc de jardin, connu en botanique sous le nom de lilium candidum, est désigné officiellement comme emblème floral du Québec ». 

 

Le lis blanc ou lys de la Madone du Québec est la seule fleur officielle d’une province qui ne pousse pas à l’état sauvage au Canada. Le lys de la Madone est originaire du sud-est de l’Europe et de l’Asie Mineure, mais peut être cultivé dans la plupart des régions de l’est du Canada et en Colombie-Britannique. C’est l’une des variétés les plus belles et les plus odoriférantes de la famille du lis.

 

 

Iris versicolore

 

« La fleur stylisée sur le drapeau québécois n’est certainement pas un lis. Elle serait représentative de l’iris des marais (Iris pseudacorus L.) que l’on retrouve en abondance sur les bords de la rivière Lys en Belgique ; d’où probablement, fleur de la Lys et par contraction, fleur de lys ». (Extrait du site Internet Espace pour la vie)

 

Jacques Rousseau, ethnobiologiste et successeur de Marie-Victorin à la tête du Jardin botanique de Montréal, proclamait que « le choix de Lilium candidum (lis blanc) était aussi déplacé que serait le chameau comme emblème animal du Québec ! »

 

Ne s’avouant pas vaincus, les botanistes, les héraldistes et les historiens continuent à mettre de la pression sur le gouvernement pour corriger cette « irrévérencieuse confusion ». « Depuis l’adoption du Bill 38 (aujourd’hui la Loi E-5) à l’Assemblée nationale le 23 janvier 1963, plusieurs vagues de pression furent exercées pour que le gouvernement québécois répare cette erreur. Lors des Floralies internationales de Montréal, en 1980, le directeur du Jardin botanique de Montréal, M. Pierre Bourque, choisissait l’iris versicolore comme symbole de cet événement horticole de premier choix ». (Extrait du site Internet Espace pour la vie)

 

Le choix de l’iris versicolore fait son chemin et plusieurs arguments militent en sa faveur. En plus d’être une fleur autochtone du nord-est de l’Amérique qu’on trouve presque partout au Québec, l’iris versicolore fleurit et nous offre ses plus belles couleurs autour du 24 juin, jour de la Fête nationale du Québec.

 

C’est finalement le 28 octobre 1999 que le projet de loi no 49 est adopté par l’Assemblée nationale du Québec visant notamment à officialiser l’iris versicolore (Iris versicolor Linné) comme fleur emblème du Québec. Ce projet de loi devenu Loi sur le drapeau et les emblèmes du Québec est sanctionné le 5 novembre 1999.

 

« Par la variété et l’harmonie des couleurs de sa fleur, l’iris versicolore illustre parfaitement la diversité culturelle du Québec. Il souligne par ailleurs l’importance de l’eau et des milieux humides pour l’équilibre de la nature ». (Extrait du site Internet du ministère de la Justice du Québec)

 

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Fiche technique

(Données du ministère de la Justice du Québec)

 

 

Nom scientifique

Iris versicolor (Linné)

 

Description

Le nom iris tire son origine de la mythologie grecque et symbolise l’arc-en-ciel. L’iris versicolore est une plante vivace à rhizome, de 60 à 90 cm de hauteur, à feuilles très longues, étroites, rigides et lancéolées. Sa fleur, très grande, est composée de deux verticilles de trois pièces florales. Le verticille extérieur est formé de trois sépales saillant latéralement, donnant à la fleur toute sa forme et sa beauté ; le verticille intérieur est composé de trois pétales se dirigeant vers le haut. Les pétales et les sépales sont d’un bleu-violet rayé de jaune, de vert et de blanc.

 

Floraison

La floraison se produit vers la fin du printemps et se poursuit au début de la saison estivale.

 

Habitat

Son habitat est constitué des milieux humides et légèrement humides.

 

Répartition

L’iris versicolore occupe une très large partie du Québec.

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Iris

IRIS VERSICOLORE
 

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Photographies d’iris versicolore.

Ministère de la Justice du Québec

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Illustrations du lis blanc.

Collection Dave Turcotte

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Illustrations des emblèmes floraux des provinces et territoires du Canada. Secrétariat d'État du Canada. 1991.

Collection Dave Turcotte

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Carte de souhaits illustrant le lis blanc, emblème floral du Québec de l'époque, sur les vitraux de la Chambre des communes dans le cadre du centenaire de la Confédération. Bibliothèque du Parlement.

Collection Dave Turcotte

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Assiette décorative illustrant les emblèmes floraux des provinces et territoires du Canada.

Collection Dave Turcotte

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Jusqu'en 1960, le fleurdelisé était presque qu'exclusivement utilisé par l'Union nationale pour leur publicité partisane. Avec l'arrivée de Jean Lesage, les libéraux québécois souhaitent se distinguer de leurs confrères d'Ottawa. On voit apparaitre la fleur de lys et le fleurdelisé dans la communication libérale. Avec l'adoption du lis blanc comme fleur emblématique du Québec, les libéraux s'approprient en partie sa paternité.

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Ruban à mesurer aux couleurs du ministre libéral Bernard Pinard.

Collection Dave Turcotte

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Une du cahier Perspective.

Journal La Voix de l'Est.

13 juillet 1963.

Collection Dave Turcotte

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Lors des Floralies internationales de Montréal, en 1980, le directeur du Jardin botanique de Montréal, Pierre Bourque, choisi l’iris versicolore comme symbole de cet événement horticole de premier choix. Implicitement, son but était d'ajouter de la pression sur le gouvernement pour changer l'emblème floral du Québec.

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Affiche promotionnelle et macaron des Floralies 1980 qui ont eu lieu du 17 mai au 1er septembre 1980 à Montréal.

Collection Dave Turcotte

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Avant même que le gouvernement du premier ministre Lucien Bouchard adopte l'iris versicolore comme emblème floral du Québec, son parti politique utilise cette fleur comme symbole de fierté.

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Affiche promotionnelle de la campagne de financement et de recrutement 1996 du Parti Québécois.

Collection Dave Turcotte

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Macaron promotionnel en faveur du choix de l'iris versicolore comme emblème floral québécois.

Société linnéenne du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Affiche promotionnelle présentant l'iris versicolore, la fleur emblématique du Québec. Ministère de l'Environnement du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Marque-page métallique à l'effigie de l'iris versicolore.

Collection Dave Turcotte

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Épinglette à l'effigie de l'iris versicolore.

Collection Dave Turcotte

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Épinglette à l'effigie de l'iris versicolore.

Gouvernement du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Épinglettes à l'effigie de l'iris versicolore.

Collection Dave Turcotte

Don de Pascal Bérubé

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Carton d'appuis, dossard et dépliant promotionnel de Pauline Marois, candidate à la chefferie du Parti Québécois. 2005.

Collection Dave Turcotte

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Amiral

 

Depuis quelques décennies, plusieurs voix se lèvent pour que le Québec se dote d’un insecte emblématique. Après un vote populaire dans les années 1990 et le dépôt de deux projets de loi, l’Assemblée nationale n’a toujours pas tranché sur cette question. Pour certain, le gouvernement a plus urgent à faire. Pour d’autres, ce combat est beaucoup plus que symbolique. Mais la question demeure, pourquoi le Québec devrait se doter d’un insecte emblème ?

 

Selon le site Internet de la Société d’entomologie du Québec (SEQ) : « Avec plus de 25 000 espèces présentes au Québec, les insectes constituent probablement la plus riche et belle diversité animale de la province. Tantôt aimés (les papillons sont sûrement le meilleur exemple), tantôt détestés (pensons aux maringouins et aux mouches noires), les insectes occupent un rôle majeur dans le maintien des écosystèmes et dans la pollinisation de nos plantes. En bref, ils sont essentiels à notre présence sur Terre. Or, depuis quelques années, on observe un déclin mondial des populations d’insectes. Doter le Québec d’un emblème entomologique constituerait une reconnaissance de l’importance des insectes dans nos écosystèmes et au niveau de la biodiversité en général ».

 

L’idée d’un insecte emblème remonte à 1993. Cette année-là, un citoyen adresse une lettre à l’Insectarium de Montréal afin de suggérer de doter le Québec d’un insecte emblème comme les États américains l’ont fait. Souhaitant attirer l’attention de la population, et surtout des jeunes, sur cette faune méconnue, l’Insectarium de Montréal s’est joint à des scientifiques et à des pédagogues dans le cadre du Comité Insecte-emblème pour établir un plan d’action. Des membres de la communauté entomologique ont soumis la candidature de 21 espèces. Des critères d’esthétique, d’appartenance au territoire, d’utilité et d’identification ont servi à déterminer les candidates et les candidats.

 

En 1996, le comité arrête ses choix sur 5 espèces :

 

Papillon amiral (Limenitis arthemis)

Un papillon qui séduit par la présence de bandes blanches apportant un saisissant contraste à ses ailes noires.

 

Cicindèle à six points (Cicindela sexguttata)

Coléoptère dont le corps vert luisant prend parfois des reflets bleutés, la cicindèle se laisse principalement admirer dans les journées chaudes et ensoleillées de l’été.

 

Demoiselle bistrée (Calopteryx maculata)

Également connue sous le nom de libellule, la demoiselle bistrée vit près des cours d’eau pendant la saison estivale. Admirée pour sa forme élancée et son vol gracieux, elle occupe une place de choix dans l’écosystème. Elle se nourrit de petits insectes et sert elle-même de pâture aux oiseaux et aux batraciens.

 

Coccinelle maculée (Coleomegilla maculata lengi)

L’une des 77 espèces de coccinelles vivant au Québec, elle fait montre d’un appétit vorace et peut dévorer une quantité impressionnante de minuscules insectes nuisibles aux plantes.

 

Bourdon fébrile (Bombus impatiens)

Communément appelé « taon », ce bourdon se distingue des autres membres de sa famille par son abdomen presque complètement noir.

 

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La SEQ relate que « l’année suivante, le ministre de l’Environnement et de la Faune, David Cliche, donnait son appui au projet de doter le Québec d’un insecte emblème. Au printemps 1998, avec le partenariat de plusieurs organismes (Société d’entomologie du Québec (SEQ), Association des entomologistes amateurs du Québec (AEAQ), Entomofaune du Québec, les Amis de l’Insectarium et la ville de Montréal), l’Insectarium de Montréal mettait en place l’exposition "Pourquoi un insecte emblème ?". Un vote populaire [ayant des airs de campagne électorale] fut organisé (d’avril à décembre) afin de choisir l’insecte qui deviendrait le quatrième emblème du Québec. À l’issue de cette consultation, c’est le papillon amiral qui est sorti gagnant du scrutin, remportant près d’un tiers des suffrages avec plus de 73 000 votes sur 230 000 et devançant la coccinelle maculée de quelques 5 000 voix ».

 

Jusqu’au milieu des années 2000, des démarches se poursuivent auprès des différents gouvernements québécois sans toutes fois débloquer. En 2015, la SEQ décide de relancer le dossier. Julien Saguez, chercheur et président de la SEQ à cette époque, raconte qu’il a eu la « chance d’obtenir l’écoute de [son] député, Dave Turcotte, qui a d’emblée accepté d’étudier le dossier et de voir ce qu’il était possible de faire. Après une première rencontre dans son bureau de comté à Saint-Jean-sur-Richelieu, le député m’a annoncé qu’il rédigerait un projet de loi [...]. Il s’en est suivi de longs mois dédiés à la rédaction et à la validation du projet de Loi qui ont été retardées par la grève des juristes de l’État. En mai 2017, je recevais un courriel m’annonçant que le projet de Loi était prêt. Quelques jours avant la fête nationale dont la thématique était « Québec, emblème de notre fierté », le 15 juin 2017 au matin, Dave Turcotte déposait le projet de loi n° 894, Loi modifiant la Loi sur le drapeau et les emblèmes du Québec afin que le papillon amiral soit reconnu comme insecte emblématique du Québec et l’Assemblée nationale du Québec acceptait d’en être saisie ».

 

Selon sa note explicative, « ce projet de loi a pour objet d’établir un insecte emblématique du Québec pour permettre la promotion des insectes, la valorisation du patrimoine entomologique, la sensibilisation à l’importance de la conservation des habitats fauniques pour la sauvegarde de la biodiversité et du patrimoine entomologique ainsi que la reconnaissance du rôle essentiel des insectes dans les écosystèmes. »

 

La SEQ précise que la même année, « en signe d’espoir, les organisateurs de la réunion annuelle de la SEQ ont également choisi de faire un clin d’œil à ce projet de loi en choisissant l’amiral comme logo de l’évènement, dont la thématique était "Le patrimoine entomologique". Les élections provinciales de 2018 ont fait en sorte que le projet de loi n’a jamais été appelé pour un vote au salon bleu pour officialiser l’amiral comme insecte emblème du Québec ».

 

Le 26 mai 2021, la députée Agnès Grondin dépose le projet de loi n° 793, Loi visant à reconnaître le papillon amiral en tant qu’insecte emblématique du Québec. L’adoption de principe de ce dernier a lieu le 10 juin 2021 et il reçoit l’appui unanime des députés de l’Assemblée nationale. Le 20 octobre 2021, le projet de loi est réinscrit suite à la prorogation de la session parlementaire. Le projet de loi n’a toujours pas été appelé en étude détaillée en commission. Après cette étape cruciale, les députés pourront précéder à son adoption finale et léguer aux Québécois leur insecte emblème, le premier au Canada.

 

« Le déclin de certaines espèces d’insectes n’épargne pas le Québec, signale Maxime Larrivée, [directeur de l’Insectarium de Montréal], qui voit dans la décision de l’Assemblée nationale une occasion de rappeler leur importance pour la biodiversité. "C’est une super nouvelle, qui ouvre une porte vers le monde des insectes, pour mettre l’accent aussi sur les différents rôles écosystémiques des insectes." On retrouve 30 000 espèces d’insectes au Québec, dont 2800 familles de papillons. Le directeur de l’Insectarium indique que des espèces qui étaient autrefois abondantes dans la province ont carrément disparu. C’est le cas notamment du bourdon à tache rousse, qui est maintenant classé comme une espèce en voie de disparition au Canada. La déforestation, le développement urbain, l’utilisation de pesticides et les changements climatiques sont au nombre des facteurs qui affectent généralement les populations d’insectes. Or, leur importance est souvent sous-estimée. Une étude américaine réalisée en 2006 a estimé à 60 milliards de dollars par année la valeur des services écologiques rendus par les insectes aux États-Unis ». (Extrait du Journal La Presse du 27 mai 2021)

 

« L’amiral est un papillon très présent dans la majeure partie des régions habitées du Québec. Il affiche fièrement ses ailes d’un noir velouté, traversées de bandes blanches bordées de points rouge vin et bleus. Envol, son allure est gracieuse, rapide ou planée. L’amiral évoque la légèreté du mouvement, la beauté et la noblesse. Il est facile à observer et n’est d’aucune façon un insecte nuisible ». (Extrait du document Un papillon emblématique pour le Québec)

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Amiral

AMIRAL
 

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Photographie du papillon amiral.

Insectarium de Montréal.

Collection René Limoges

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Photographie du papillon amiral.

Source inconnue

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Photographie du papillon amiral.

Insectarium de Montréal.

Collection Marjolaine Giroux

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Photographie du papillon amiral.

Insectarium de Montréal.

Collection André Payette

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Photographie du papillon amiral.

Wikipédia.

Collection Matthieu Gauvain

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Vidéo du papillon amiral.

YouTube

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Sans être officiellement l'insecte emblématique du Québec, le papillon amiral l'est pour plusieurs.

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Dépliant de l'activité Brioches et café : Le Québec et la mondialisation avec l'ex-premier ministre Jacques Parizeau. 5 mai 2002.  

Collection Dave Turcotte

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Vidéo du dépôt du projet de loi n°894, Loi modifiant la Loi sur le drapeau et les emblèmes du Québec afin que le papillon amiral soit reconnu comme insecte emblématique du Québec par le député Dave Turcotte.

Collection Dave Turcotte

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Article du journal Le Canada Français. 22juin 2017.

Collection Dave Turcotte

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Projet de loi n°894, Loi modifiant la Loi sur le drapeau et les emblèmes du Québec afin que le papillon amiral soit reconnu comme insecte emblématique du Québec déposé par le député Dave Turcotte.

Assemblée nationale du Québec

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Projet de loi n° 793, Loi visant à reconnaître le papillon amiral en tant qu’insecte emblématique du Québec déposé par la députée Agnès Grondin.

Assemblée nationale du Québec

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Vidéo des vœux du député Dave Turcotte à l’occasion de la Fête nationale du Québec 2017 sous le thème « Québec, emblème de notre fierté » où il rappelle son souhait de faire adopter un insecte emblématique pour le Québec.

Collection Dave Turcotte

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Document Un papillon emblématique pour le QuébecSociété d’entomologie du Québec. 2019.

Collection Dave Turcotte

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Épinglette à l'effigie du papillon amiral.

Collection Dave Turcotte

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Armoiries

 

L’héraldique est une des sciences les plus anciennes et les plus nobles. Au Moyen Âge, les chevaliers devaient pour se faire reconnaître porter une marque distinctive. Ainsi, ils peignaient sur leurs écus et bannières des figures aux couleurs vives — des animaux, des végétaux, des objets ou des formes géométriques — qui les identifiaient à la guerre et dans les tournois. Ces derniers contribuèrent à perfectionner les règles et la terminologie de l’héraldique et à en faire un art florissant. Bien qu’il soit vrai, de dire qu’au premier contact, l’héraldique est difficile à comprendre pour plusieurs en raison de ces termes qui peuvent sembler « ésotériques », mais son caractère riche fait tout son charme. Somme toute, l’héraldique joue dans le passé le même rôle que jouent aujourd’hui les logos et les slogans.

 

Le 26 mai 1868, près d’un an après la signature de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, la reine Victoria adopte par décret les armes du Québec ainsi que celles des autres provinces fondatrices de la Confédération : l’Ontario, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Dans sa version originale, les armoiries du Québec sont composées de deux fleurs de lis bleues sur champ d’or qui symbolisent la première colonisation du territoire par les Français, le lion or sur fond rouge issu des armoiries britanniques et un rameau de trois feuilles d’érable, symbole propre au Haut et au Bas-Canada.

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Armoiries

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                Blasonnement des armoiries du Québec de 1868 :

« D’or à la fasce de gueules chargée d’un léopard d’or armé et lampassé d’azur, accompagné au chef de deux fleurs de lis d’azur et à la pointe d’une branche d’érable à sucre à triple feuille de sinople, aux nervures du champ.»

 

 

Glossaire de termes héraldiques

 

OR : Un des métaux héraldiques, jaune

 

FASCE : Bande horizontale occupant le milieu de l’écu

 

GUEULES : Rouge

 

CHARGÉ : Se dit d’une pièce sur laquelle sont posés d’autres objets

 

LÉOPARD : Le lion passant la tête de front se nomme léopard en terminologie héraldique française  

 

ARMÉ : Se dit de l’émail des ongles des animaux sauvages ou des oiseaux de proie, de l’émail du fer des flèches et lances, des parties du corps revêtues d’une armure  

 

LAMPASSÉ : Indique l’émail de la langue des animaux sauvages  

 

AZUR : Bleu

 

CHEF : Partie supérieure de l’écu

 

POINTE : Pièce héraldique en forme de triangle aigu montant de la base de l’écu ; partie inférieure de l’écu

 

SINOPLE : Vert

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CHAMP : Le fond de l'écu

 

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À la suite d’un long travail de recherche et de tractations de la part de l’héraldiste Maurice Brodeur, le gouvernement du Québec modifie ses armoiries et son blason. Dans un texte de l’Action nationale, Luc Bouvier relate que « Brodeur affirme dans une lettre datée du 6 décembre 1939 que sa campagne en faveur de nouvelles armoiries dure “depuis une quinzaine d’années”. L’adoption des nouvelles armoiries fédérales le 21 novembre 1921, qui introduisent les trois fleurs de lis d’or sur fond bleu, en est possiblement l’élément déclencheur. Il y affirme aussi avoir “publié une thèse à ce sujet, et que possède l’honorable secrétaire de la province”, alors Albiny Paquette. […] Selon lui, puisque “tous les drapeaux fleurdelisés qui avaient été déployés sur notre continent ne portaient que des lis d’or”, que dans “la France ancienne, les fleurs de lis d’or furent consacrées essentiellement comme emblème de la féodalité et de la royauté” et que les fleurs de lis blanches ou bleues “ne figurent nulle part dans les anciennes armes royales”, les armoiries du Québec doivent porter les trois fleurs de lis or sur fond bleu. Pour Brodeur, les fleurs de lis bleues des armoiries du Québec de 1868 “n’ont aucune valeur historique” et il souhaite que les fleurs de lis d’or viennent s’y substituer ».

 

Le 9 décembre 1939, par un arrêté en conseil, le gouvernement du Québec acquiesce à son souhait. Le gouvernement adopte ceci :

 

ATTENDU qu’il y a lieu de modifier les armes de la province de Québec pour les rendre conformes aux données historiques et héraldiques de la province ;

 

ATTENDU qu’il est important que les différents ministères et services de l’administration de cette province emploient un seul et unique blason ;

 

ATTENDU qu’il est opportun que ce blason soit représenté sur toutes les publications officielles ;

 

EN CONSÉQUENCE, l’honorable secrétaire de la province recommande l’adoption de nouvelles armes telles que décrites : 

 

Tiercé en fasce : d’azur, à trois fleurs-de-lis d’or ; de gueules, à un léopard d’or armé et lampassé d’azur ; d’or, à une branche d’érable à sucre à triple feuille de sinople, aux nervures du champ. Timbré de la couronne royale. Sous l’écu, un listel d’argent bordé d’azur, portant la devise ‘JE ME SOUVIENS’ du même.

 

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Glossaire de termes héraldiques

 

TIERCÉ : Division de l’écu en trois parties  

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FASCE : Bande horizontale occupant le milieu de l’écu

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AZUR : Bleu

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OR : Un des métaux héraldiques, jaune

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GUEULES : Rouge

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LÉOPARD : Le lion passant la tête de front se nomme léopard en terminologie héraldique française  

 

ARMÉ : Se dit de l’émail des ongles des animaux sauvages ou des oiseaux de proie, de l’émail du fer des flèches et lances, des parties du corps revêtues d’une armure  

 

LAMPASSÉ : Indique l’émail de la langue des animaux sauvages  

 

SINOPLE : Vert

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CHAMP : Le fond de l'écu

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TIMBRÉ : Ornement qui se place sur l’écu (couronnes, bonnets, chapeaux)

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ÉCU : Une figure en forme de bouclier sur laquelle on représente les pièces et les couleurs qui composent les armes.

 

LISTEL : Banderole

 

ARGENT : Un des métaux héraldiques, blanc

 

DU MÊME : S’emploie pour éviter de répéter l’émail que l’on vient de mentionner

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Luc Bouvier ajoute que « le 17 janvier 1940, le lieutenant-gouverneur [Eugène] Fiset sur recommandation du secrétaire de la province, Henri Groulx, depuis le 10 janvier, approuve qu’une “somme de 200 $ soit mise à la disposition du secrétariat de la province […] pour étude et préparation des nouvelles armoiries de la province par monsieur Maurice Brodeur”. Ce dernier dessine les nouvelles armoiries du Québec. Les nouvelles armes remplaceront les anciennes sur l’Hôtel du Parlement au début des années 1960 lors d’importantes réparations au bas de la tour. Elles seront enregistrées à Ottawa le 12 novembre 1965 en vertu de la Loi sur les marques de commerce. En plus de l’inversion des couleurs et de l’ajout d’une troisième fleur de lis, Brodeur en profite pour redessiner la couronne afin de la rendre encore plus conforme à l’originale et il remplace la fleur de lis plutôt dix-neuviémiste par une nouvelle qu’il qualifie lui-même “de fleur de lis de la renaissance, époque de François 1er”. Cette dernière n’est pas nouvelle dans le paysage héraldique québécois ».

 

Ainsi, contrairement aux usages suivis par les autres provinces et territoires du Canada, le Québec se dote de nouvelles armoiries plus fidèles à son histoire et à son patrimoine sans avoir recours aux autorités britanniques. D'ailleurs, avant le drapeau fleurdelisé, le Québec utilisait ses armoiries pour se distinguer des autres provinces.

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Gaston Deschênes précise que ce « ne sont pas les armoiries du Québec, ni celles du Canada qui figurent à la place d’honneur au-dessus du fauteuil du Président de l'Assemblée nationale, mais bien celles du Royaume-Uni de Grande-Bretagne d’Irlande. Cette présence, qui peut paraître bizarre aujourd’hui, rappelle le statut colonial des provinces de l’Amérique du Nord et leur appartenance à l’Empire britannique au moment de la construction de l’Hôtel du Parlement. » Les armoiries du Québec sont cependant gravées sur le fauteuil du Président. 

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Les armoiries du Royaume-Uni au-dessus du fauteuil du président de l’Assemblée nationale.

Collection Assemblée nationale du Québec

Photographe L. Leblanc

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ARMOIRIES
 

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Porte-clés arborant les armoiries de 1868.

Collection Dave Turcotte​

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Carte postale illustrant les armoiries de 1868 se trouvant dans la verrière du restaurant Le Parlementaire à l'Assemblée nationale du Québec.

Photographie de Louise Leblanc. 

Collection Dave Turcotte

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Carte postale illustrant les armoiries du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Armoiries du Québec sculptées sur bois.

Collection Dave Turcotte

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Armoiries du Québec sur un presse-papier vendu à la boutique de l'Assemblée nationale du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Armoiries du Québec brodées sur un écusson.

Collection Dave Turcotte

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Armoiries du Québec sur une assiette décorative.

Collection Dave Turcotte

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Épinglette à l'effigie des armoiries du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Épinglette à l'effigie des armoiries du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Le Grand Sceau du Québec

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Le Grand Sceau du Québec est le sceau de l'État du Québec. « En sa qualité de procureur général, le ministre de la Justice est la gardien du Grand Sceau. À ce titre, il établit et autorise toutes les pièces délivrées sous le Grand Sceau, lequel constitue la marque d'autorité par excellence de l'État québécois. Les actes les plus solennels en sont revêtus. C'est ainsi qu'il est apposé sur les proclamations convoquant l'Assemblée nationale, sur le texte original des lois refondues, sur les commissions nommant les ministres du gouvernement, la sous-ministre de la Justice, les juges et les délégués généraux du Québec à l'étranger. Enfin, le procureur général délivre les lettres patentes, les commissions et les autres documents sous le Grand Sceau et les contresigne, sauf ceux qui doivent être contresignés par le secrétaire général de l'Assemblée nationale. » (Site du Gouvernement du QuébecL’Assemblée nationale a son propre sceau qui sert à certifier ses documents. 

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Autrefois, les armoiries se retrouvait sur le grand sceau du Québec. Gaston Descênes précise que le « premier grand sceau ne portait que les armoiries du Royaume-Uni. II a été utilisé du 15 juillet 1867 jusqu’au 30 novembre 1869, date où il a été modifié en y ajoutant les armes de la province de Québec. Modifié de nouveau à la suite de l’adoption des nouvelles armoiries québécoises, en 1939, il a été remplacé en 1979 par le grand sceau actuellement en usage qui ne porte plus que la fleur de lis. »

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Le Grand Sceau du Québec. 

Gouvernement du Québec

Photographe B. Vallée

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Illustration des armoiries de 1868 au cœur des mosaïques des cabinets ministériels de Wilfrid Laurier, premier ministre du Canada et de Félix-Gabriel Marchand, premier ministre du Québec. 1897.

Collection Dave Turcotte​

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Tel que souhaité dans son décret de 1939, le gouvernement du Québec utilise ses nouvelles armoiries sur toutes ses publications.

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Affiche expliquant la procédure du vote produite.

Président général des élections du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Publicité sur l'identification de l'électeur.

Président général des élections du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Carton pour prendre des notes.

Département de l'Instruction publique du Québec.

Collection Dave Turcotte

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L'identification visuelle

du gouvernement du Québec

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« Jusqu'au milieu des années soixante, on identifiait souvent les institutions parlementaires et gouvernementales à l’aide des armoiries. On retrouvait notamment les armoiries sur les publications officielles mais on utilisait aussi la fleur de lis comme symbole visuel du Québec.

 

Le 11 septembre 1968, le gouvernement décrète "que la fleur de lis, avec inscription transversale du mot 'Québec', le tout en couleur bleue soit adoptée et employée comme emblème constituant l’identification des organismes gouvernementaux du Québec".

 

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L'emblème gouvernemental officiel de 1968.

Gouvernement du Québec

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Il s’est avéré par la suite que ce choix posait des difficultés techniques à cause de la complexité du symbole composé de onze parties difficiles à reproduire. Le 14 février 1975, le gouvernement décide que l’emblème officiel sera désormais "la fleur de lis de couleur blanche inscrite dans un carré de couleur bleue", décision qui sera modifiée le 20 août de la même année afin de ne pas limiter les couleurs utilisées pour cet emblème.

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L'emblème gouvernemental officiel de 1975.

Gouvernement du Québec

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C’est le ministère des Communications, créé en 1969, qui était responsable de l’application de ce décret. Le 3 mai 1978, le gouvernement lui donne plus globalement le mandat "de développer l’image gouvernementale à l’aide de son programme d’identification visuelle".

 

Ce programme s’applique, sauf exception, aux ministères et aux organismes dont le budget est voté par l’Assemblée nationale. Il comprend un système d’identification visuelle défini dans un cahier de Règles graphiques générales. Mis en place en vertu d’un décret du 13 mars 1980, il a été revu en 1982 dans le but de permettre au citoyen d’identifier plus facilement la source institutionnelle de la communication. Le décret du 21 décembre 1982 a établi une "signature gouvernementale [...] composée du mot QUÉBEC suivi du drapeau fleurdelisé du Québec". » - Gaston Deschênes

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La signature gouvernementale du Québec depuis 1982.

Gouvernement du Québec

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Pochette d'allumettes du ministère du Tourisme de la chasse et de la Pêches.

Collection Dave Turcotte

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​Macarons du ministère du Tourisme du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Disque Je vis en harmonie dans mon environnement. Ministère de l'Environnement du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Enveloppe du ministère du Tourisme du Québec.

Collection Dave Turcotte

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Carte de vœux de Noël du lieutenant-gouverneur du Québec. 2022.

Collection Dave Turcotte

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Illustration des armoiries du Québec sur l'affiche du Colloque Georges-Émile Lapalme dans le cadre des Colloques annuels sur les leaders politiques québécois à l'Université du Québec à Montréal. 1987.

Collection Bibliothèque et Archives nationales du Québec​

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Devise

 

Gaston Deschênes souligne qu’il « fut un temps, au milieu du XXe siècle, où les écoliers québécois terminaient le “salut au drapeau” hebdomadaire par un vibrant “Je me souviens !” À cette époque, le gouvernement du Québec identifiait ses édifices, ses messages et ses publications avec ses armoiries où les citoyens retrouvaient la même devise. La Révolution tranquille a fait disparaître le “salut” et, dans son programme d’identité visuelle, l’État québécois a remplacé les armoiries par la fleur de lis (puis par un fleurdelisé miniature), mais la devise a connu sa revanche en 1978 lorsque le gouvernement Lévesque l’a fait inscrire sur les plaques d’immatriculation québécoises pour remplacer le slogan publicitaire “La belle province”. Les Québécois ont ainsi leur devise sous les yeux quotidiennement… même s’ils en ignorent souvent l’origine et la signification ».

 

Mais c’est à Eugène-Étienne Taché, architecte du parlement québécois que nous devons la devise « Je me souviens ». Il est le fils de Étienne-Paschal Taché, ancien premier ministre du Canada-Uni, leader patriote en 1837 et père de la Confédération. Eugène-Étienne Taché est arpenteur de formation et sous-ministre des Terres de la Couronne. Homme d’une grande culture qui se passionnait pour l’architecture, il se voit convié le mandat de préparer les plans du nouveau Palais législatif de Québec, aujourd’hui nommé Assemblée nationale.

 

Pour orner l’entrée principale, Eugène-Étienne Taché utilise les armes octroyées à la province par la reine Victoria en 1868, auxquelles il prend l’initiative d’y ajouter une devise, « Je me souviens ». « Les plans et devis préparés par M. Taché, architecte, M. J.-B. Derome, ingénieur, et MM. Cousin, Trudelle, Saint-Michel et autres, dessinateurs, servirent de base et furent annexés au contrat relatif à l’érection du Palais législatif, — contrat qui fut passé devant M. Cyrille Tessier, notaire, le 9 février 1883, sous l’autorité d’un arrêté du Conseil exécutif du 22 janvier de la même année, et signé par M. Alphonse Charlebois, entrepreneur de travaux, d’une part, et, de la part du gouvernement, par l’honorable M. Élisée Dionne et M. Ernest Gagnon, le premier comme commissaire et le second comme secrétaire du département des Travaux publics. Les parties signèrent aussi les plans annexés au contrat, sur lesquels étaient dessinées les armes de la province et la devise “Je me souviens”. On peut donc dire que c’est à partir du 9 février 1883, date de la signature du contrat relatif à la construction de cette portion de l’Hôtel du Gouvernement qui est appelé le Palais Législatif, que cette devise : “Je me souviens” a revêtu un caractère officiel. » (Citation de Gaston Deschênes rapportée par le site Internet Je me souviens)

 

La construction débute et c’est donc, vers 1885, gravé dans la pierre, sous les premières armoiries du Québec, au-dessus de la porte principale de leur Parlement que les Québécois découvrent ce qui deviendra avec le temps leur devise nationale. Cette devise n’a d’ailleurs jamais reçu l’approbation royale, mais son inscription dans la description héraldique des armoiries dans l’arrêté ministériel de 1939 a suffi à lui conférer son caractère officiel.

 

Dans un texte de l’Action nationale, Luc Bouvier rapporte qu’Eugène-Étienne Taché « n’a laissé aucun document justifiant le choix de la devise et le sens à lui donner. Gaston Deschênes, le spécialiste des symboles d’identité québécoise, affirme que l’interprétation la plus juste est celle d’Ernest Gagnon, alors secrétaire du département des Travaux publics, et qui a bien connu Taché. Dans une annexe au Rapport annuel du département, Gagnon affirme que cette devise résume “la raison d’être du Canada de Champlain et de Maisonneuve comme province distincte dans la Confédération”. Pierre-Georges Roy reprend à son compte l’interprétation. Pour lui la devise dit “clairement le passé, le présent et le futur de la seule province française de la Confédération canadienne” ». 

 

Le site Internet du ministère de la Justice du Québec ajoute que « c’est en se plaçant dans le contexte où [Eugène-Étienne Taché] a créé cette devise qu’on peut en comprendre la signification. Taché a conçu la décoration de la façade de l’hôtel du Parlement comme un rappel de l’histoire du Québec. Il en a fait un véritable Panthéon. Des bronzes y représentent les Amérindiens, les explorateurs, les missionnaires, les militaires et les administrateurs publics du Régime français, ainsi que des figures du Régime anglais, comme Wolfe, Dorchester et Elgin. D’autres éléments décoratifs évoquent des personnages ou des épisodes du passé et Taché avait prévu de l’espace pour les héros des générations à venir. La devise placée au-dessus de la porte principale résume les intentions de l’architecte : Je me souviens… de tout ce que cette façade rappelle ».

 

D’autres hypothèses ont aussi été soulevées sur l’origine du « Je me souviens ». Conrad Laforte dans le Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec lance l’idée que notre devise est inspirée soit du poème « Paroles sur la dune », tiré des Contemplations de Victor Hugo :

 

« J’entendais près de moi rire les jeunes hommes

Et les graves vieillards dire ; je me souviens

patrie ! ô concorde entre les citoyens ! »

 

Ou de la chanson « Un Canadien errant », composée en 1842 par Antoine Gérin-Lajoie en souvenir des patriotes bannis. L’exilé adresse ces mots au « courant fugitif » :

 

« Va, dis à mes amis

Que je me souviens d’eux »

 

André Duval dans son livre « La Capitale » écrit qu’il « n’y a pas de poème mystérieux. La clé de l’énigme est toute simple ». « Je me souviens » est la traduction de « Ne obliviscaris », devise du marquis de Lorne, gouverneur du Canada de 1878 à 1883, à l’époque où Taché concevait ses plans.

 

Lors de la création de la Société de l’assurance automobile du Québec en 1978, la ministre Lise Payette remplace « La belle province » par la devise du Québec « Je me souviens » sur les plaques d’immatriculation des voitures.

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Devise

DEVISE
 

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Armoiries du Québec telles que modifiées en 1939.

Collection Dave Turcotte

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La devise « Je me souviens » est sculpté dans la pierre du parlement depuis les années 1880 (1ere photographie). La sculpture sera refaite lors de travaux majeurs dans les années 1960, les armoiries ayant été modifiées en 1939 (2e photographie).

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Photographies des armoiries au-dessus de la porte centrale de l'hôtel du Parlement.​

Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française

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À l’hôtel du Parlement, on peut voir la devise en 5 endroits : au-dessus de la porte principale (voir photographie précédente) ; sur le vitrail qui orne l’entrée de la salle à manger du restaurant Le Parlementaire (voir carte postale dans la section armoiries de cette exposition) au centre de l’immense tableau Je me souviens de Charles Huot, situé au plafond de la salle des séances ; au-dessus des portails de la salle du Conseil législatif et de la salle de l’Assemblée nationale et au sommet du dossier du fauteuil du président de l’Assemblée.

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Ensemble de 12 diapositives couleurs avec livret incluant des textes explicatifs. Éditeur officiel du Québec. 1977.​

Collection Dave Turcotte

Don de Serge Geoffrion

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Je me souviens

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« Qualifiée — à tort — de fresque, cette toile marouflée au plafond du Salon vert illustre la devise de la province de Québec, « Je me souviens ». Elle est l’œuvre de Charles Huot (1855-1930).

 

Au centre, assise aux pieds d’une déesse représentant la province de Québec, une jeune fille revoit dans un songe les faits marquants et les personnages illustres de l’histoire du Québec.

 

En haut, à gauche, Cartier arrive à Gaspé et plante une croix. Devant lui, Montcalm monte un cheval blanc devant lequel se tient Champlain, fondateur de Québec. Monseigneur de Laval et un martyr représentent les origines religieuses du Canada français.

 

Du côté droit, de haut en bas, se trouvent les soldats qui s’illustrèrent durant la Conquête, monseigneur Plessis et le gouverneur Murray. Puis, les hommes politiques du milieu du XIXe siècle (Lafontaine, Baldwin et Papineau), des représentants de l’époque de la Confédération (Cartier et Macdonald) et, en bas, au centre, des personnalités politiques et littéraires de la province de Québec (Chapleau, Chauveau, Crémazie et Garneau).

 

Vers la gauche, de bas en haut, on retrouve le curé Labelle et le cardinal Taschereau, Eugène Taché, tenant un dessin de l’hôtel du Parlement et, finalement, Wilfrid Laurier et Honoré Mercier.

 

Commandée par le ministère des Travaux publics à l’été 1914, cette œuvre a été terminée en 1920. »

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Vidéo sur Eugène-Étienne Taché, concepteur de l'hôtel du Parlement, dans le cadre de l'exposition Gouverner en Nouvelle-France.

Assemblée nationale du Québec

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Étienne-Paschal Taché est le père de Eugène-Étienne Taché, architecte de l'hôtel du Parlement à Québec.

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Photographies de la maison d'Étienne-Paschal Taché, premier ministre du Canada-Uni de 1856 à 1857 et de 1864 à 1865, ainsi que de la plaque commémorative qui arbore les armoiries du Québec de 1868 avec l'ajout de la devise « Je me souviens ». Montmagny. 2021.

Collection Dave Turcotte

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Programme souvenir de l’exposition « Je me souviens » dans le cadre des 125 ans de l’hôtel du Parlement du Québec. Assemblée nationale du Québec. 2011.

Collection Dave Turcotte

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Plaque d'immatriculation pour voiture. Société de l'assurance automobile du Québec. 1978.

Collection Dave Turcotte

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Sources

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Livres

 

Approvisionnements et Services Canada (1991). Les symboles canadiens. Ottawa : Gouvernement du Canada.

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Approvisionnements et Services Canada (1995). Les symboles canadiens. Ottawa : Gouvernement du Canada.

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Archambault, Jacques et Eugénie Lévesque (1978). Le drapeau québécois. Québec : Éditeur officiel du Québec.

​

Deschênes, Gaston (1990). Les symboles d'identité québécoise. Québec : Assemblée nationale du Québec.

​

Duval, André (1979). La Capitale. Montréal : Boréal Express.

​

Lemire, Maurice (dir.) (1980). Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec – Tome I – Des origines à 1900. Montréal : Fides.

​

Ministère de la Justice (1978). Drapeau et armoiries du Québec. Québec : Gouvernement du Québec.

​

Ministère de la Justice (1980). Drapeau et armoiries du Québec. Québec : Gouvernement du Québec.

​

Ministère des Relations avec les citoyens et Immigration (2001). Le drapeau national : historique et protocole d'utilisation. Québec : Gouvernement du Québec.

​

Paulette, Claude (1978). Mon drapeau. Québec : Éditeur officiel du Québec.

​

Paulette, Claude (1997). Le fleurdelisé. Québec : Gouvernement du Québec.  

​

Secrétariat d'État (1967). Les armoiries, drapeaux et emblèmes floraux du Canada. Ottawa : Gouvernement du Canada.

​

Secrétariat d'État (1981). Les armoiries, drapeaux et emblèmes du Canada. Ottawa : Gouvernement du Canada.

​

Veyron, Bernard, Gil Cimon et Éric Delvin (1998). Les 50 ans du fleurdelisé. Médiastar (7 jours).

 

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Articles

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Bergeron, Patrice (2017, 15 juin). « Un papillon pourrait devenir un emblème officiel du Québec ». La Presse Canadienne.

​

Bouvier, Luc (1999, février). « Les armoiries du Québec d’hier à aujourd’hui ». L'Action nationale (Montréal).

​

Champagne, Éric-Pierre (2021, 27 mai). « Le papillon amiral nommé insecte officiel du Québec ». La Presse (Montréal).

​

Deschênes, Gaston (2007). « La devise québécoise « Je me souviens » ». Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française.

​

Henri, Denis (2014, 5 novembre). « Les emblèmes environnementaux du Québec ». Journal Le Canada Français (Saint-Jean-sur-Richelieu).

​

Prescott, Jacques (2019, 7 février). « Le harfand des neiges, emblème aviaire du Québec ». Tremblant Express (Mont-Tremblant).

​

Saguez, Julien (Vol. 24, no 3). « L’Amiral : à un battement d’ailes de devenir emblème officiel du Québec ». Antennæ.

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Sites 

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Assemblée nationale du Québec

Espace pour la vie (Amiral)

Espace pour la vie (Iris)

Espace pour la vie (Bouleau)

Gouvernement du Québec (Grand Sceau)

Je me souviens

Justice Québec

Histoire du Québec (Armoiries)

Mouvement national des Québécoises et des Québécois

Municipalité de Saint-Jude

Par ici la démocratie (Devise)

Société d'entomologie du Québec

Wikipédia (Armoiries)

Wikipédia (Bouleau)

Wikipédia (Drapeau)

Wikipédia (Harfang)

Wikipédia (Iris)

Wikipédia (Red Ensign)

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